"Fossoyeurs de l’humanité", "Il y a les zoophiles aussi. Stérilisez-les", "Toutes les civilisations qui ont reconnu et justifié l’homosexualité comme un mode de vie normal ont connu la décadence" : la rhétorique des députés UMP, alors dans l’opposition, était pour le moins féroce lors des débats pour l’adoption du Pacs, le 13 octobre 1999 à l’Assemblée nationale.
Dix ans plus tard, plus personne à droite, ou presque, ne conteste le Pacte civil de solidarité, souscrit par des couples homosexuels et surtout par un nombre grandissant de couples hétérosexuels.
Mais en 1999, lors des discussions sur la proposition de loi, l’Assemblée nationale est divisée à l’extrême entre les "pour" et les "contre". Pour preuve, plus de 2.000 amendements ont alors été déposés par les anti-Pacs, emmenés par Christine Boutin, députée apparentée UDF. Brandissant une bible, elle s’illustre notamment par un discours fleuve de cinq heures et demie dans l'hémicycle. Lors d’une séance, la députée fond même en larmes devant le premier ministre Lionel Jospin, alors "droit dans ses bottes".
Autre image forte de ces débats sur le Pacs : celle de Roselyne Bachelot (RPR), qui prend la parole contre son camp, la voix tremblante, et qui regagne, livide, les bancs de l’hémicycle, après avoir défendu le Pacs sous les sifflets de ses pairs.
Contre toute attente, le Pacte civil de solidarité est rejeté par l'Assemblée nationale en première lecture le 9 octobre 1998. La majorité de gauche étant alors trop peu nombreuse dans l’hémicycle au moment du vote.
Le Pacs est définitivement adopté le 13 octobre et promulgué en novembre 1999.
L’année dernière, près de 145.000 couples ont souscrit ce "contrat conclu par deux personnes physiques majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune".