Un jour de débat PS, que font les militants UMP ? Europe1.fr a posé la question à quatre Jeunes Pop’, les juniors UMP. Voici les réponses de Benjamin Lancar, le président du mouvement, 26 ans, Camille Bedin, 26 ans, Yann Drevet, 26 ans, et Guillaume Spatola 32 ans.
1 - Vous avez regardé jusqu’au bout ?
Benjamin Lancar : "Non, pas complètement jusqu’au bout. J’ai trouvé globalement l'exercice assez ennuyeux. J'ai surtout été marqué par le vide sidéral d’idées, comme quand Hollande parle de travailleurs pauvres sans proposer de solutions".
Camille Bedin : "J’ai arrêté à 19h50. Ensuite, j’avais une réunion de l’UMP à Nanterre. Et puis, j’avais vraiment l’impression que ce débat tournait en rond. Ils n’étaient pas d’accord entre eux. Il y a eu 36 sons de cloche et par conséquent, on ne sait pas qui on a en face de nous".
Yann Drevet : "De bout en bout. Comme l'a dit Jean-François Copé, il faut connaître nos adversaires".
Guillaume Spatola : "Oui. Par curiosité. Je voulais écouter jusqu'au bout ce qu'ils proposaient".
2 - Un carton rouge pour un candidat ?
Benjamin Lancar : "A Martine Aubry qui n’a pas reconnu que son parti avait foulé la présomption d’innocence tout au long du quinquennat de Nicolas Sarkozy".
Camille Bedin : "Pour François Hollande, d’une banalité étonnante".
Yann Drevet : "Je le donnerais à François Hollande. Je n'ai pas aimé sa posture. Il était globalement absent du débat, tout en adoptant un ton de professeur qui distribuait les bons points. Il n'a rien livré de nouveau".
Guillaume Spatola : "A François Hollande. Ce n'est pas forcément à cause du seul débat de ce soir, mais plutôt sur l'image que je me fait d'un président. Par ailleurs, il dirige un des départements les plus endettés de France et il n'a aucun rayonnement sur la scène politique internationale".
3 - Une idée ou un candidat qui vous a positivement bluffé ?
Benjamin Lancar : "Je suis très admiratif de l’honnêteté intellectuelle d’Arnaud Montebourg qui a reconnu l’existence d’un système Guérini corrompu".
Camille Bedin : "Manuel Valls, que je trouve assez juste sur l’éducation".
Yann Drevet : "Manuel Valls. Il paraît un peu plus crédible que les autres. En plus d'une crédibilité budgétaire, il n'a plus de tabous sur la sécurité".
Guillaume Spatola : "Arnaud Montebourg. Il a eu des réactions sur des points particuliers qui me tiennent à cœur, notamment sur sa façon de gérer l'Europe et le protectionnisme."
4 - Quel candidat a remporté la manche ?
Benjamin Lancar : "Certains sont apparus comme des candidats du passé avec des boulets."
Camille Bedin : "Manuel Valls, même si c’est l’outsider".
Yann Drevet : "Je ne vois personne se détacher vraiment. Peut-être Hollande. Mais je ne sais pas si sa stratégie de se mettre au-dessus des autres et ne rien dire marchera auprès des Français".
Guillaume Spatola : "J'aurais tendance à dire Montebourg ou Baylet. On adhère ou pas, mais ils affirment des choses plus concrètes. Concernant Royal ou Aubry, elles sortent des chiffres et des engagements qu'elles ne pourront tenir".
5 - Votre impression générale sur le débat ?
Benjamin Lancar : "Ennuyeux, sans idée notable".
Camille Bedin : "Très brouillon. Personne n’est d’accord sur rien".
Yann Drevet : "J'ai trouvé ça plus intéressant. Le fait qu'ils puissent se répondre était bien. Cela a permis dans le même temps de voir leurs contradictions".
Guillaume Spatola : "Ils affirment un peu plus leurs différences. Mais en contrepartie, je n'arrive toujours pas à lire une trame générale qui puisse faire remonter la France".
6 - Qui craignez-vous le plus face à Sarkozy ?
Benjamin Lancar : "Aubry. En même temps, c'est celle qui pourrait le plus mobiliser notre électorat contre elle".
Camille Bedin : "Si j’en crois les sondages : François Hollande".
Yann Drevet : "Si on prend les sondages, c'est François Hollande. Mais son pari sur la jeunesse et la croissance est une stratégie un peu pauvre. La politique, c'est savoir aussi aborder des tabous."
Guillaume Spatola : "Manuel Valls. Il a tendance à être de gauche mais il rejoint parfois les idées de la droite".
7 - Quel candidat serait le plus facile à battre pour la droite ?
Benjamin Lancar : "Ségolène Royal est quelqu’un de relativement facile à battre, parce que les gens n’y croient plus".
Camille Bedin : "Au final, Ségolène Royal et Martine Aubry sont plus tranchées et rassemblent moins".
Guillaume Spatola : "François Hollande, contrairement aux pronostics. S'il n'est pas un bon capitaine, à un moment où l'autre, l'entreprise vacille."
Yann Drevet : "Manuel Valls, parce qu'il va prendre sa carte à l'UMP".