Expliquer, rassurer et, si possible, convaincre. Nicolas Sarkozy est l'invité lundi soir de TF1 pour une confrontation directe avec un panel de Français plus que jamais inquiets des conséquences de la crise, à deux mois d'un scrutin régional qui s'annonce très difficile pour sa majorité.
L’émission s’appelle Paroles de Français. Le chef de l'Etat sera d'abord interrogé pendant une dizaine de minutes par Laurence Ferrari dans le cadre classique de son journal télévisé. Ensuite, il répondra, pendant une heure, en direct, aux questions d'un échantillon de dix Français choisi par TF1, lors d'un débat animé par le "pape" du 13h, Jean-Pierre Pernaut.
Pour la chaîne, la formule se veut d’abord "plus directe". "Il n'y aura pas forcément une question/une réponse : on espère une interactivité", explique Catherine Nayl, la directrice déléguée de l'information du groupe TF1.
Le président en campagne ?
"Une nouvelle fois, la communication présidentielle bénéficie d'un relais complaisant de la part de TF1. On retrouve les liens coupables entre Sarkozy et les groupes industriels qui contrôlent les grands groupes de médias", a dénoncé Patrick Bloche, le secrétaire national du PS chargé des médias, dans une interview au Post. "Où seront les questions dérangeantes ?", s’est-il interrogé.
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a lui demandé au CSA de "veiller à l'équilibre démocratique, à la participation de tous les partis représentés à l'Assemblée nationale dans les médias, et notamment sur TF1". Il a rappelé que le temps de parole de Nicolas Sarkozy était "censé être intégré dans le temps de parole du gouvernement pour tout ce qui concerne la politique intérieure".
La "contre-soirée" de France 2
Quant à France 2, la chaîne a fait le choix de la programmation… complémentaire. Diffusée à partir de 22h15, l’émission Mots Croisés, présentée par Yves Calvi, est intitulée "Après Sarkozy, les réactions à chaud". Seront notamment présents pour en débattre le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand, le député socialiste Laurent Fabius.
Avant l'actuel locataire de l'Elysée, seul Jacques Chirac s'était risqué en 2005 à ce genre de confrontation télévisée directe avec un public de jeunes pour les convaincre de voter "oui" à la constitution européenne. Le résultat avait alors été jugé plus que mitigé...