Le nucléaire, atome de discorde entre les Verts et le Parti socialiste depuis les années 80, est au coeur de négociations ardues qui reprennent mercredi entre les deux camps en vue d'un accord pour les échéances électorales de 2012.
Côté PS, François Hollande préconise une réduction de 75% à 50% d'ici 2025 de la part du nucléaire dans l'électricité produite, ce qui implique la fermetures des centrales les plus anciennes, explique Michel Sapin, un proche du candidat à la présidentielle. Mais "la question, ce n'est pas les centrales en bout de vie, c'est de savoir si on en construit d'autres pour les remplacer", précise l'ancien ministre. D'ailleurs, le candidat socialiste envisage la poursuite du chantier de l'EPR Flamanville "si toutes les conditions de sûreté sont réunies".
Les écologistes exigent une sortie du nucléaire
Confortés dans leur certitude par la catastrophe de Fukushima, les écologistes exigent, eux, une sortie du nucléaire, faute de quoi ils refuseront tout accord pour 2012. Toutefois, Cécile Duflot, patronne d'Europe Ecologie-Les Verts, a semblé récemment ouvrir une porte : "Après Fukushima, la sortie du nucléaire est un horizon obligatoire". Une formule jugée moins tranchante par le PS.
Selon Michel Sapin, EELV a "manifestement eu une réflexion approfondie" sur le scénario du candidat "qu'ils n'avaient pas jusqu'à présent", étant "polarisés" sur "l'étiquette 'Sortie du nucléaire'". Mais "l'important, ce n'est pas l'étiquette, c'est ce qu'il y a dans le pot". "On n'est pas si loin", note Laurence Rossignol, chargée au PS de l'environnement pour qui "les scénarios de sortie ou de réduction du nucléaire peuvent se retrouver dans la même fourchette".
Mais Denis Baupin, négociateur EELV, se montre dubitatif sur la volonté du PS de poursuivre la baisse du nucléaire après 2025. "On entend les socialistes le dire entre quatre z'yeux mais quand il faut l'écrire, tout s'arrête. Considèrent-ils que ça les rendrait moins crédibles face à Nicolas Sarkozy ou veulent-ils nous entourlouper?", s'interroge-t-il.