La décision des actionnaires d'EADS risque de peser sur un climat social déjà tendu dans les différentes usines de sa filiale Airbus en France où des grèves spontanées ont eu lieu depuis une semaine en guise de protestation après la décision de la direction d'accorder des primes individuelles réduites à quelques euros au titre de l'exercice 2006. En effet, les actionnaires ont voté vendredi en faveur du versement d'un dividende de 12 centimes d'euro par action lors de l'assemblée générale alors que le conseil d'administration du groupe n'avait fait aucune recommandation en la matière. Arnaud Lagardère, co-président du conseil d'administration d'EADS, avait réaffirmé en début de réunion qu'en cas de vote favorable à un dividende, le groupe qu'il dirige (qui détient 15% des actions EADS dont 7,5% en cours de cession) reverserait l'argent perçu à EADS. S'exprimant également au nom de l'Etat français - qui détient 15% d'EADS et qui s'est dit opposé au versement d'un dividende - il a dit que ce dernier en ferait de même. A deux jours du second tour de l'élection présidentielle française, Paris voulait éviter de braquer les salariés, déjà sous la menace de 10.000 suppressions d'emplois à travers l'Europe dans le cadre du plan "Power 8". La partie allemande était au contraire favorable au versement d'un dividende pour récompenser de leur patience les actionnaires restés fidèles au groupe d'aéronautique, de défense et d'espace malgré la crise déclenchée par les retards de l'Airbus A380. Le titre EADS a terminé vendredi en hausse de 0,52% à 23,27 euros alors que le CAC 40 a gagné 1,08%. Etienne Guffroy (avec Reuters)