Plusieurs députés français ont protesté mercredi contre leurs "insupportables" conditions de travail dues selon eux au rythme effréné imposé à l'Assemblée nationale par le gouvernement, qui menacerait leur "santé physique et morale". Le radical de gauche Alain Tourret a ouvert les hostilités à l'ouverture, mercredi des travaux de la commission des Lois à 9h30, rappelant que la séance avait été levée à 2h30 du matin. "C'est un véritable harcèlement", a-t-il dit. "Les conditions de sauvegarde de notre santé physique et morale posent problème."
Alain Tourret a l'intention de saisir le procureur de la République et dit avoir averti le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, que beaucoup de ses collègues étaient comme lui "très fatigués". Le socialiste Bernard Roman a estimé que ce malaise provenait d'un ordre du jour trop chargé et a demandé que soit allégé celui de la session de juillet.
François Hollande a publié le week-end dernier un décret de convocation du Parlement en session extraordinaire qui aura lieu du 1er au 26 juillet pour un débat d'orientation sur les finances publiques et l'examen d'une trentaine de textes. L'opposition est elle aussi au bord de l'épuisement. Le député UMP Jean-Frédéric Poisson a demandé que soit "allégé ou reporté" l'ordre du jour de la session extraordinaire de juillet, et ce d'autant plus qu'une autre session extraordinaire est prévue dès le 9 septembre.