L’INFO. L’opération de "dédiabolisation" du Front national n’a pas encore atteint tous ses objectifs. Dans une interview à la BBC, le 17 avril dernier, Marine Le Pen avait "ouvert les bras" à Nigel Farage, le chef du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP, eurosceptique), pour "s'allier dans le but commun de combattre l'Union européenne", à l'occasion du scrutin du 22 mai. Mais lundi, ce dernier a rejeté la proposition de la présidente du FN.
Le Pen aura quand même son groupe au Parlement européen. "L'antisémitisme est dans l'ADN du [Front national]", a lâché Nigel Farage pour justifier sa décision. Outre les voix des conservateurs désabusés, Nigel Farage chasse à présent sur les terres du Parti travailliste, explique le Guardian, ce qui pourrait justifier la décision du leader britannique de ne pas s'associer à un parti politique au passé pas toujours respectable, comme le Front national.
Marine Le Pen peut toutefois se rassurer : ce refus ne devrait pas l’empêcher de constituer un groupe au parlement européen, son objectif. Son alliance avec le Parti pour la liberté néerlandais (PVV) de Geert Wilders, sans compter le soutien le parti de la liberté d'Autriche, la Ligue du Nord italienne, les Démocrates suédois, le Parti national slovaque et les Belges du Vlaams Belang, lui permet d'obtenir assez de sièges pour cela.