Cinq jours après le "coup de tonnerre", la libération sous caution de l’ancien patron du FMI sonne comme une petite victoire pour ses soutiens les plus proches. "On était tous traumatisés de voir Dominique en prison (...). La grande satisfaction qui est la nôtre, c'est qu'il pourra préparer sa défense dans de meilleures conditions", a expliqué vendredi sur Europe 1 François Pupponi, maire de Sarcelles et proche de DSK.
"Je suis content en pensant à lui"
L’ancien favori des primaires socialistes a été assigné à résidence, dans un appartement new yorkais, sous des conditions très strictes. Une décision qui rassure aussi Pierre Moscovici, fidèle soutien de l’ancien ministre. "Je suis soulagé, je suis heureux, je suis content en pensant en lui, en pensant à sa femme Anne Sinclair, à ses enfants. On a vu des images assez émouvantes. Je pense que beaucoup de Français partagent ce sentiment-là", a déclaré le député du Doubs vendredi sur Europe 1.
Pour Manuel Valls, il ne s’agit là que d’un début : "tout commence pour lui. Il a été inculpé. Le fait d'être libre sous contrôle, et quel contrôle, va lui permettre à titre personnel avec ses proches, ses avocats de se défendre dans d'autres conditions que s'il avait été enfermé en prison", a jugé le socialiste vendredi sur Europe 1. "Il faut que la vérité éclate pour nous ses amis, pour les Français qui sont K.O. depuis dimanche et puis pour lui", a-t-il pointé.
"On occulte la totalité de l’actualité"
"C'est un soulagement sûrement pour Dominique Strauss-Kahn, pour sa famille, qu'il soit libéré", a aussi réagi François Hollande au micro d'Europe 1, avant de se montrer plus prudent : "En même temps, il reste inculpé. Donc est venu le temps de la justice sereine. Celle qui respecte les personnes. Le temps d'une justice sereine, c'est aussi le respect des moments judiciaires", a plaidé le candidat aux primaires socialistes.
Ségolène Royal préfère quant à elle tourner la page. "Je pense surtout qu'il faudrait maintenant passer à autre chose. On ne va pas occulter toute la vie politique française (...) en vivant ce feuilleton de la justice américaine jour après jour", a déclaré vendredi la candidate aux primaires PS sur RMC et BFM-TV. Cette affaire "occulte la totalité l'actualité, je pense que ça devient grave pour la démocratie, pour l'efficacité de la politique", a mis en garde la présidente de la région Poitou-Charentes.
Reste encore à trancher la délicate question des primaires. Certains prônent un changement de calendrier : " dans cette période exceptionnelle, il faut une réponse exceptionnelle. Chacun doit mettre sa candidature, son ambition entre parenthèses pour l'instant. Ensuite la compétition va continuer", a plaidé Manuel Valls.
"Nul besoin de bousculer les procédures"
Mais pas question pour Ségolène Royal de changer les règles du jeu. Il faut "éviter toute décision prise sous le coup de l'émotion", a-t-elle prévenu. "Que chacun reprenne ses esprits et que nous organisions les choses comme nous nous y sommes engagés et comme, d'ailleurs, ça a été voté par les militants socialistes", a-t-elle encore rappelé. "Il y a des règles, il n'y a aucune raison de remettre en cause ces règles, il faut avancer sereinement et surtout passer au débat d'idées".
François Hollande s'en réfère quant à lui au principal intéressé. "Sur le plan politique, ce sera à Dominique Strauss-Kahn et à lui seul de savoir s'il peut ou s'il ne peut plus être candidat à la primaire du Parti socialiste". Mais le nouveau favori des sondages n'entend pas non plus bouger les lignes : "nous avons tous convenus d'une procèdure, le choix d'un calendrier, qui est d'ailleurs assez long. Nul besoin de bousculer les procédures et les calendriers".
"On verra ce qu’ils proposent"
Pour d’autres, la candidature de DSK semble déjà appartenir au passé. "C'était DSK qui portait l'espoir de la gauche", a résumé François Pupponi. "Les relations entre Dominique et Martine étaient très fortes", a-t-il assuré, sans dire pour qui il voterait aux primaires. "On verra ce que proposent les uns et les autres".
Si pour l’heure DSK est toujours présumé innocent, l’hypothèse d’un retour sur la scène politique française semble très compromise. L’ex-patron du FMI devrait maintenir qu’il plaide "non coupable". Ce qui donnerait lieu à un procès dans les mois qui suivent.
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