L'utilisation de l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) - 6412 euros - du député socialiste de l'Ardèche Pascal Terrasse est dans le viseur. Mediapart et Marianne publient chacun des exemples vendredi de dépenses personnelles réglées par Pascal Terrasse, par ailleurs président du conseil général de l'Ardèche, avec le compte de l'IRFM. Europe1.fr détaille les trois principales dépenses polémiques du député Terrasse.
Les vacances familiales
Documents à l'appui, Mediapart exhume quelques unes de ses vacances en famille : "une semaine en Egypte avec femme et enfants du 23 au 30 avril 2011" : 3.398,50 euros. Près de 6.000 euros seraient également passés en juillet 2010 dans un voyage familial sur l'île de Rhodes, en Grèce. Le tout payé aux frais de l'Assemblée nationale, affirme Mediapart. Sans parler de ce week-end à Barcelone de 800 euros en mai 2010 "pour lequel hôtel, restaurant et loisirs auraient été payés avec la carte bleue du compte IRFM", pointe le site. "Je ne me rappelle plus. Il se peut que quelquefois je fasse des paiements carte bleue que je rembourse après", se défend Pascal Terrasse, interrogé par Mediapart.
Le faux colloque au Sénégal
En 2009, Pascal Terrasse se serait aussi envolé pour le Sénégal sur ses deniers professionnels. Normal, justifiera-t-il ensuite, puisqu'il s'y rend pour participer à un "colloque sur la coopération décentralisée", rapporte l'enquête du site. Là-bas, le député socialiste dit représenter Ségolène Royal, qui mène avec la région Poitou-Charentes un programme de coopération décentralisée avec une région sénégalaise. Mais "quand Ségolène Royal ne peut pas se déplacer, ce sont toujours les élus de la région qui la représentent", affirme une collaboratrice de la présidente socialiste.
Un virement de 150 euros par mois à sa suppléante
Depuis trois ans, Pascal Terrasse vers 150 euros par mois à Brigitte Pujuguet, maire de Saint-Just d'Ardèche et suppléante du député dans son canton. Son mérite ? "C’est elle qui me conduit sur ma circonscription", concède Pascal Terrasse. "Donc je lui verse 150 euros pour la défrayer". Le hic, révèle Mediapart, c'est que le député socialiste s'est également acheté une voiture avec son indemnité professionnelle pour circuler dans sa circonscription. Et si c'est en tant que président du Conseil général qu'il intervient, "alors pourquoi est-ce l'Assemblée, via l'IRFM, qui y contribue", s'interroge Mediapart ? "Il n'aime pas trop conduire", rétorque au site Brigitte Pujuguet.
L'indemnité représentative de frais de mandat, d'un montant de 6.412 euros par mois, doit permettre aux députés "de faire face aux diverses dépenses liées à l'exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l'Assemblée", selon le site de l'Assemblée nationale. Elle est virée sur un compte bancaire à part. Elle est distincte de l'indemnité parlementaire proprement dite, de 7.100,15 euros brut par mois, dont le député dispose à sa guise, puisqu'il s'agit de sa rémunération, et d'un crédit mensuel de 9.138 euros pour le salaire de ses collaborateurs, qu'il doit reverser à l'Assemblée ou à son groupe s'il ne l'utilise pas en totalité.