Mercredi a lieu la première journée de mobilisation dans la rue contre la loi El Khomri sur le droit du travail. Des manifestations sont prévues dans toute la France, à l’appel d’organisations lycéennes et étudiantes, ainsi que de plusieurs syndicats. C’est un premier test pour le gouvernement et pour Manuel Valls, toujours en première ligne pour mener la concertation. Le Premier ministre a participé mardi à un séminaire avec les parlementaires socialistes. Question dialogue, Manuel Valls n’est pas un expansif. Il est resté timide, mais il a eu des gestes d’apaisement avec sa propre majorité. "Et il était temps", souffle un député.
Un ton "franc", mais pas d'annonces. Cette loi sur le travail, c’est le "social-réformisme à la française" et elle doit passer par "le dialogue", selon le chef du gouvernement, qui ajoute que "les choses peuvent évoluer d’ici lundi prochain".
Ce ton adouci satisfait sur la forme le député des Hauts-de-Seine Alexis Bachelay. "On a pu avoir un dialogue assez franc et direct avec le gouvernement, ce qui n’avait pas été possible avant l’avant-projet de loi", explique-t-il. "J’ai senti un échange intéressant et constructif de la part du gouvernement vis-à-vis des parlementaires, mais je ne saurais pas dire si le gouvernement va évoluer et surtout les sujets sur lesquels il est prêt à évoluer. Donc on est encore au pied du mur."
Pour le moment, la précision n’est pas au rendez-vous du discours de l'exécutif. On ignore encore quelles concessions peuvent être accordées aux élus socialistes. "On veut juger sur pièces", disaient mardi soir beaucoup de parlementaires PS. Quant aux "frondeurs", ils ne se sont pas laissé attendrir. Et l’un d’entre eux d’ajouter : "Valls a juste gagné un peu de temps, en attendant de voir l’ampleur de la mobilisation dans la rue".