L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing a mis en garde mercredi contre "une évolution de l'action de la France au Mali, qui serait de type néocolonialiste", jugeant éventuellement justifiée une frappe aérienne, pas une "intervention directe sur le terrain".
>> LIRE AUSSI : Mali : les dernières informations
Dans Le Monde daté de jeudi, l'ex-chef de l'Etat souligne, à propos de l'intervention militaire française dans ce pays du Sahel: "Une frappe aérienne pouvait être justifiée pour stopper une avance qui menaçait Bamako, avant que la force d'intervention africaine, décidée par l'ONU, n'arrive".
Mais, ajoute VGE, "des frappes aériennes dans le nord et l'est du pays atteindraient des populations civiles, et reproduiraient les destructions inutiles de la guerre en Afghanistan. Elles auraient sans doute les mêmes résultats politiques", c'est-à-dire "conforter" la détermination des combattants.
"Dans le nord-est du pays, se sont installés des groupes terroristes, venus de l'extérieur, et qui ont capturé des otages, dont la vie est en danger. On ne doit pas confondre ces derniers avec les islamistes", dit-il.
Alors que la France a engagé des forces terrestres mardi au Mali, M. Giscard d'Estaing juge que "l'intervention directe sur le terrain n'est pas justifiée". "La France doit s'en tenir strictement à son soutien logistique aux forces africaines", dit-il en référence à la force réunie par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest.
>> LIRE AUSSI : Mali : Konna, la "ville fantôme"