Marine Le Pen : une prestation en 6 actes

© FRANCE2
  • Copié
, modifié à
La présidente du FN a critiqué l'euro, laissant au second plan le thème de l'immigration.

Marine Le Pen inaugurait jeudi soir Des paroles et des actes, le nouveau rendez-vous politique de France 2. Une prestation sans dérapages notables mais parfois musclée et bruyante, notamment lors de ses débats avec Cécile Duflot ou Laurent Joffrin.

La présidente du Front national a exposé sa vision de la France deux heures durant, passant de l’économie à l’écologie en passant par sa cote de popularité, mais en ne détaillant que très rarement ses propositions. Découvrez les six points clés de son intervention.

Sondages : un palier, avant de "reprendre de l'élan". A dix mois de la présidentielle, la présidente du FN recueillerait 16% d'intentions de vote, selon un sondage CSA effectué les 20-21 juin pour BFM TV/RMC/20 Minutes. Un score en baisse de 3 à 4 points par rapport à mai, mais qui fait d’elle la troisième figure de la prochaine élection présidentielle.

"Dans les intentions de vote, nous nous sommes stabilisés à un niveau extrêmement haut. Disons que c'est un palier, pour mieux reprendre de l'élan" à la rentrée, a-t-elle réagi. "Depuis l'affaire DSK, je crois que les Français ne m'ont plus entendue", a précisé Marine Le Pen, affirmant être "un peu à la diète médiatique".

Economie : abolir l’euro avant tout. Les thématiques économiques ont occupé la plus grande partie du débat, avec l’euro pour cible principale. "L'euro est en voie d'extinction, personne n'ose le dire (...) Cette monnaie inique a été un échec terrible", a-t-elle martelé, proposant de sortir de la monnaie unique.

Cet abandon serait assorti d’une dévaluation "de 25% par rapport à l'euro", pour "redonner de l'oxygène à l'économie, permettre d'être à nouveau compétitif, puisque nous sommes dans une guerre des monnaies". Autre piste, réduire la dette en faisant tourner la planche à billets afin d’émettre "100 milliards d'euros par an".

La restauration de barrières douanières a aussi été évoquée, afin de "réindustrialiser le pays", créer de l'emploi et doper les exportations.

Nucléaire : dépasser cette énergie mais pas encore d’alternative. Interrogée par Cécile Duflot sur le nucléaire, la patronne du parti d’extrême-droite a expliqué "qu’il faut dépasser le nucléaire". "Il faut continuer à investir dans la sécurisation des sites, dans le retraitement des déchets", mais Marine Le Pen n’a proposé aucune date de sortie ni d’alternative, si ce n’est un intérêt pour l’hydrogène.

Marine Le Pen reprend l’héritage de la lutte anti-"système". Reprenant l’un des chevaux de bataille de Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen a ponctué sa prestation de critiques contre le "système" et "l'oligarchie". Elle a notamment affirmé être "la seule à être capable de proposer une alternative au système". "Vous êtes l’élue de terrain d’Hénin-Beaumont qui habite à Saint-Cloud", lui a rétorqué Cécile Duflot.

L’immigration n’est plus un produit d’appel. Dénonçant l’euro ou l’oligarchie, Marine Le Pen s’est, en revanche, montrée très discrète sur l’immigration. "Nous ne sommes animés par la haine de quiconque", a-t-elle insisté.

"Je pense que les allocations sont là pour aider les mères de famille françaises pour élever les enfants français", a-t-elle néanmoins déclaré, avant d’affirmer : "l’immigration a été utilisée pour peser à la baisse sur les salaires". La patronne du FN a aussi réaffirmé son opposition à la double nationalité et son souhait d’instaurer une préférence nationale à l’emploi.

Gouverner pour objectif, pas d'alliance avec l'UMP en vue. Interrogée sur ses nouveaux soutiens, la patronne du FN a estimé que "Me Collard ferait un très bon ministre de la Justice". Elle n'a en revanche pas détaillé quelle autre personnalité pourrait composer un hypothétique gouvernement frontiste.

Si le FN arrive derrière l'UMP, pourrait-il gouverner avec le parti présidentiel ? Rien n'est moins sûr. "Vous, vous êtes la béquille du PS, moi, je ne suis pas la béquille de l’UMP (…) l’UMP me court après", a-t-elle déclaré à l'adresse de Cécile Duflot.