# L'ESSENTIEL
• L'abstention s’élèverait à presque 39%, un niveau jamais vu pour ce type de scrutin
• "Certains électeurs ont exprimé par leur abstention ou leur vote inquiétudes, voire doutes", a réagi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
# UN RECORD
Le premier tour des élections municipales devrait enregistrer un taux d'abstention record d'environ 38,62%, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur calculés sur plus de 22,5 millions de bulletins dépouillés.
# L'HISTORIQUE
Lors des précédentes élections municipales, en 2008, l'abstention avait déjà atteint un record historique, 33,46% avec une participation de 66,54% au premier tour, et 34,80 % au second tour (participation de 65,20%). Depuis 1988, tous les scrutins, excepté la présidentielle, ont vu l'abstention progresser.
# LA PARTICIPATION
Au niveau national, la participation s'élève à 64,13%, contre 66,54% en 2008, selon des résultats "consolidés" annoncés dans la soirée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Mais cette moyenne cache d'importantes disparités selon les régions. En Ile-de-France, selon des chiffres communiqués par la mairie, elle s'est élevée à 56,51%, un résultat globalement stable par rapport à 2008, mais avec dans le détail une moindre mobilisation des bastions de gauche. En banlieue parisienne, plusieurs villes figurent en tête du classement national de celles qui se sont le moins mobilisées : Stains (61,05%), Les Mureaux (57,37%) ou Créteil (53,91%).
A Marseille, l'un des points chauds du scrutin, l'abstention était évaluée à plus de 46%. La désaffection pour les isoloirs a été particulièrement marquée dans le Nord : Roubaix a battu tous les records, avec une abstention de 61,58%, suivie de peu de ses voisines Tourcoing (55,11%) et Lille (52,56%). En revanche, les villes qui ont le mieux voté sont essentiellement situées dans le sud-est, comme Digne (31,64%), Fréjus (31,53%), Sorgues (31,26%). ou Saint-Gilles (28,58%). A noter que le Front national a réalise quelques uns de ses meilleurs résultats dans ces villes.
# LES REACTIONS
"Certains électeurs ont exprimé par leur abstention ou leur vote inquiétudes, voire doutes", a réagi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le porte-parole du PS, David Assouline, a appelé, pour le deuxième tour, à "mobiliser les abstentionnistes de gauche", à "tout faire pour empêcher" le FN "de conquérir des villes".En revanche, le vice-président de l'UMP Brice Hortefeux a estimé que l'"érosion importante de la participation" aux municipales n'était pas seulement due à de la "lassitude", mais aussi au "mécontentement" des Français. Radical, Besancenot (NPA) affirmait que l'abstention démontre que "le système politicien est carbonisé".
# L'ANALYSE
Un "taux d'abstention record", sur lequel est revenu Frédéric Micheau de l'Ifop dimanche soir sur Europe 1. "Ça représente 16 millions d'électeurs. C'est considérable : Nicolas Sarkozy, au deuxième tour de l'élection présidentielle, a recueilli 16,8 millions de suffrages. L'abstention est le premier parti politique de France", a rappelé Frédéric Micheau.
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