Attendu jeudi et vendredi en Bretagne, Manuel Valls plaide, dans un entretien à paraître jeudi dans Ouest-France, pour la construction de l'aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, après la mi-2015. "Ce projet est soutenu par les collectivités territoriales et par les acteurs économiques", remarque le Premier ministre. "Ce qui a été acté, c'est qu'il fallait attendre l'épuisement d'une série de recours et des décisions de la justice administrative. Ce sera le cas au premier semestre 2015. Après la décision du tribunal administratif, il faudra alors s'engager dans la construction de Notre-Dame-des-Landes", affirme-t-il.
Des propos susceptibles de relancer la contestation de ce projet qui divise la gauche, et qui ont visiblement surpris la ministre de l'Ecologie.
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"Bon courage !". Dans le cadre de l'émission "C à vous" sur France 5, Ségolène Royal a été invitée mercredi soir à réagir aux propos du Premier ministre. Ignorant que Manuel Valls avait donné cette interview à Ouest France, la ministre a adressé un "bon courage !" plutôt amusé au locataire de Matignon. "Le Premier ministre a le droit de prendre des décisions, je n'ai pas à les commenter", a-t-elle ajouté lorsqu'on lui a demandé de préciser ce qu'elle entendait par là.
Valls veut redémarrer Notre - Dame des Landes...par C-a-vousInvitée du Grand Rendez-vous I-Télé - Europe 1 - Le Monde en septembre dernier, la ministre de l'Ecologie avait été interrogée sur Notre-Dame-des-Landes. "J'ignore s'il verra le jour", avait-t-elle déclaré, avant d'ajouter :"J'attends l'issue des recours".
Un dossier explosif. Alors qu'un calme relatif régnait dans le bocage nantais depuis le statu quo décidé en début d'année par le chef du gouvernement de l'époque, Jean-Marc Ayrault, la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse le 26 octobre sur le chantier controversé du barrage de Sivens dans le Tarn, a ravivé les tensions entre pro et anti-aéroport.
Fin novembre, le Conseil d'Etat a rejeté les pourvois formés par des riverains opposés au projet d'aéroport pour obtenir l'annulation de leur expropriation. Huit recours, non suspensifs, visant à obliger l'Etat et les collectivités à réclamer le remboursement de près de 38 millions d'euros d'aides versées au concessionnaire du futur aéroport, AGO (Aéroports du Grand ouest, filiale du groupe Vinci), ont été déposés fin octobre. Ils s'ajoutent à une trentaine de contentieux encore en cours de traitement, selon les opposants.
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