La Grèce sauvée de la faillite ? Les dirigeants de la zone euro ont annoncé jeudi soir à Bruxelles un second plan de sauvetage de la Grèce, négocié dans la douleur. Le montant de ce second sauvetage, 158 milliards d'euros, qui doit permettre à Athènes de tenir jusqu'à mi-2014, est bien supérieur aux chiffres qui circulaient précédemment.
L'accord prévoit aussi une amélioration des conditions de prêts aux pays en difficulté comme, outre la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Mais à l'instar du socialiste Harlem Désir qui a parlé vendredi sur Europe 1 d'un plan encore "insuffisant", une partie de la classe politique française n'est guère emballée par l'accord trouvé jeudi à Bruxelles.
La gauche pas rassurée
Parmi les réactions les plus hostiles à l'annonce de l'accord, celle de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de gauche à la présidentielle, a estimé jeudi à l'issue du sommet de la zone euro que "la course à l’abîme continue". Ségolène Royal, candidate à la primaire du PS a affirmé de son côté que ce sommet européen "n'apporte que des colmatages provisoires à une crise sans précédent".
Tout en se réjouissant de l'accord trouvé, Martine Aubry, autre candidate à la primaire PS a souligné que le problème restait "entier": "bâtir le gouvernement de l'euro". Un sentiment partagé par Harlem Désir. Invité d'Europe 1 vendredi, le premier secrétaire du PS par intérim a estimé que "ce plan ne sera pas suffisant". Même son de cloche pour François Hollande, qui a regretté vendredi un accord "tardif et insuffisant".
"La catastrophe est évitée" pour Villepin
Au centre, le président du MoDem François Bayrou a été plus loin en prédisant vendredi "d'autres crises" dans la zone euro. Et Dominique de Villepin a estimé que "la catastrophe est évitée". Le président de République solidaire a assuré que "les grands défis sont devant nous et cette décision doit marquer le début d'une relance européenne dans laquelle chacun assume pleinement ses responsabilités. (...) L'essentiel reste à faire et tous les dangers ne sont pas derrière nous".
Quant au Nouveau centre, présidé par Hervé Morin, il s'est félicité "de la solidarité affichée par les membres de la zone euro pour circonscrire l'incendie grec mais appelle les responsables européens à saisir la chance de mettre enfin en place un véritable gouvernement économique européen". Et de juger : "seule une gouvernance européenne forte, unie et solidaire pourra l'emporter et ainsi protéger ses citoyens, qui seraient les premiers frappés par les faillites en cascade, mais aussi permettre de créer les conditions monétaires et économiques nécessaires aux emplois et à la croissance de demain".
La droite encense Sarkozy
A droite, on salue le travail accompli par le chef de l'Etat. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a qualifié jeudi de "décisive" l'impulsion de Nicolas Sarkozy "pour sauver la Grèce, l'Europe et protéger les Français". Le ministre français de l'Economie, François Baroin, a quant à lui évoqué "un vrai rendez-vous d'histoire" vendredi et insisté sur le rôle décisif joué par Nicolas Sarkozy pour y parvenir.
Quant au ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, il a estimé vendredi qu'il s'agissait d'un accord "de grande portée" avant de souligner la "capacité d'initiative" de Nicolas Sarkozy qui a permis sa signature. "En se rendant à Berlin, il a permis que fonctionne ce qui est absolument essentiel en Europe : la bonne entente entre la France et l'Allemagne", a rappelé le ministre, ajoutant que "c'est sur cette base là qu'ensuite les délibérations du conseil de la zone euro ont pu aboutir au résultat que nous connaissons maintenant". Et de préciser : "il suffit de voir la réaction des marchés" pour réaliser qu'il "est tout à fait positif".
Et Bernard Accoyer, le président UMP de l'Assemblée nationale a lui aussi salué "les mesures exceptionnelles prises à Bruxelles". Il a dit "souhaiter qu'au-delà des jeux politiques et des considérations partisanes, une expression commune de cette volonté de surmonter la crise et de conforter la confiance puisse être trouvée". La ministre du Budget Valérie Pécresse a, quant à elle, rappelé vendredi que ne pas sauver la Grèce aurait coûté "plusieurs milliards d'euros par an" à la France en hausse de taux d'intérêts sur des prêts qui lui seraient accordés.