Il devait s'en inspirer, mais il va l'enterrer. Emmanuel Macron est attendu sur sa politique de la ville mardi ; depuis l'Elysée, le chef de l'Etat doit annoncer une série de mesures pour réduire les fractures urbaines, mais entend prendre ses distances avec les recommandations du rapport rédigé à sa demande par Jean-Louis Borloo sur les banlieues.
Trop cher, trop daté. En effet, Emmanuel Macron ne veut pas du rapport de l'ancien maire de Valenciennes, qu'il juge trop coûteux et trop "vieille politique", à en croire ses soutiens. "Regardez : depuis quarante ans on a empilé les plans, on a dépensé beaucoup d'argent, et pour quels résultats ?", font mine de s'interroger les proches du président. Si quelques idées seront bien piochées dans le travail de Jean-Louis Borloo, le chef de l'Etat, qui estime que ce dernier a un peu trop pris la lumière sur ce dossier, compte bien reprendre la main.
Faire valoir le travail déjà accompli. Emmanuel Macron mettra ainsi en avant les mesures déjà adoptées depuis le début du quinquennat. "Du concret, de l'efficace", vante l'Elysée. Il sera ainsi question de la police de sécurité du quotidien, du retour des emplois francs, ou encore du dédoublement des classes de CP. Il annoncera aussi quelques idées supplémentaires, notamment pour aider les collégiens des quartiers à trouver des stages, ou pour favoriser l'apprentissage.
Une politique globale. Persuadé que ses réformes finiront par bénéficier à tout le monde, Emmanuel Macron répète qu'il ne veut pas d'une politique spécifique pour les quartiers. L'étiquette de président des riches est tenace, mais celle de président des banlieues reste encore à fabriquer.