Mis en service en 2001, le Rafale de Dassault Aviation cherche toujours preneur, l’armée française étant la seule au monde à s’en être équipée. Mais cela pourrait bientôt changer avec la visite de François Hollande en Inde à partir de jeudi. Mieux encore, selon les informations d’Europe 1, le nom de l’avion multitâches devrait figurer sur l’accord de principe que le président français et le Premier ministre indien vont signer en marge de leurs déclarations.
• Un contrat qui se chiffre en milliards. Le groupe Dassault Aviation négocie depuis plus d’un an la vente de 126 avions Rafale à l’armée indienne, le tout pour un peu moins de neuf milliards d’euros. Ce contrat est stratégique à plusieurs titres : une telle vente offrirait une bouffée d’oxygène au commerce extérieur français, mais aussi au groupe Dassault, qui n’a toujours vendu aucun Rafale, jugé très performant mais aussi trop cher.
• Les Français ont bon espoir. Les négociations sont plus qu’avancées puisque le PDG du groupe Dassault Aviation espère "signer en 2013". Un optimisme qu’on retrouve du côté de l’Elysée, où l'on confie que les choses avancent bien. Selon les informations d’Europe 1, François Hollande et le Premier ministre indien vont même signer un accord de principe en marge de leur déclaration commune. Le mot Rafale sera mentionné, manière de graver dans le marbre la bonne marche des négociations.
• Un enjeu aussi politique. Au palais, on reste discret sur le sujet mais François Hollande tient à conclure cette vente. En ces temps de crise, conclure un tel contrat serait un très bon signe pour l’économie française mais pas seulement. Ce serait aussi réussir là son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, a échoué, notamment avec le Brésil, le Maroc, les Emirats arabes unis ou encore Abou Dhabi.
• Pourquoi vendre le Rafale est-il si compliqué ? "La raison qu’on entend le plus souvent, c’est ‘le Rafale est trop cher’. C’est vrai que lorsqu’un avion de combat atteint ou dépasse le seuil des 100 millions de dollars mais on va retrouver au même prix ses principaux concurrents", a décrypté le journaliste spécialisé en aéronautique militaire Bernard Bombeau, mercredi sur Europe 1. Les acheteurs sont donc tentés d’acheter des modèles plus anciens mais aussi moins chers, produits notamment aux Etats-Unis.
• Pourquoi l’Inde succomberait au Rafale, là où les autres pays intéressés ont renoncé ? "Il y a de bonne raison et ces raisons sont avant tout d’ordre technique", détaille Bernard Bombeau : "la France va offrir de grosses compensations en matière de transfert industriel. C’est ce qui intéresse aujourd’hui énormément les Indiens, or ces compensations industrielles sont plus importantes du coté français que du coté américain". Outre ce transfert de technologies, les Indiens souhaitent ne pas dépendre des seuls Américains et la guerre du Mali, où le Rafale a joue un rôle stratégique, a pu finir de les convaincre.
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