Pourquoi l’UMP ne fera pas faillite

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ZOOM - Si le parti de Copé aura du mal à récolter 11 millions d’euros, il n’est pas en danger pour autant.

"Je vous demande de m’aider en vous mobilisant, comme je vais le faire". Sur Facebook, le 5 juillet dernier, Nicolas Sarkozy en appelait à la générosité de ses fans. En invalidant les comptes de campagne de l’ancien président, le Conseil constitutionnel a privé l’UMP de 11 millions d’euros, et a plongé le parti de Jean-François Copé dans la panade financière. Les papiers sur la faillite possible de l’UMP ont fusé dans tous les médias. Pourtant, l’UMP ne fera pas faillite et Europe1.fr vous explique pourquoi.

Parce que la banque repoussera l’échéance. A l’UMP, les temps sont durs, alors on se rassure comme on peut. Si le Sarkothon - selon les informations d'Europe 1, le compteur affiche, lundi à 15h30, 8.309.094 euros - ne devrait pas atteindre la barre des 11 millions d’euros, les cadres de l’UMP estiment que la somme déjà en poche suffira à rassurer les créanciers, qui pourraient consentir à un report de l’échéance. Selon le JDD, Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé ont d’ailleurs rencontré les quatre banques qui ont souscrit les prêts pour les convaincre. Sarkozy-Copé, adeptes de la méthode Coué ? A en croire un banquier gestionnaire de fortune, contacté par Europe1.fr mais qui a souhaité rester anonyme, pas du tout : "un client capable de trouver plus de sept millions d’euros en quelques semaines, c’est rassurant pour son créancier. L’UMP n’a aucun souci à se faire." La banque d’affaires HSBC, également contactée, a préféré éluder la question.

Les banques avaient fixé l'échéance de remboursement au 31 juillet 2013, mais l'échéance pourrait être repoussé à la fin septembre.  L'association Les Amis de Nicolas Sarkozy s'apprête à verser à l'UMP un chèque de 20.000 euros. "Nous avons demandé aux membres du bureau de l'association de participer à hauteur de 2.000 euros chacun", a indiqué son président Brice Hortefeux, précisant qu'un nouveau don leur serait demandé, "si leurs moyens le leur permettent", en septembre, après la réunion de l'association les 1er et 2 septembre à Arcachon.

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Parce que, au pire, Nicolas Sarkozy paiera. Comme tous les militants, les élus UMP ont été invités à passer à la caisse pour combler le trou. Certains sont plus que réticents. "On était bons à rien pendant sa campagne, et maintenant on est bons à payer ses dettes", tonne ainsi un député auprès d’Europe 1. Nicolas Sarkozy a bien prévenu qu’il participerait à l’effort de guerre - à hauteur de 7.5000 euros, le maximum autorisé par la loi -, mais cela ne convainc pas tout le monde.La banque pourrait "réconforter" les plus chagrins. Si elle refusait de repousser l’échéance du prêt de 11 millions d'euros, que le parti doit rembourser le 31 juillet au plus tard, c’est en effet Nicolas Sarkozy, qui s’est porté caution solidaire de ce crédit, qui devrait rembourser.

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Parce qu’aucun parti politique n’a jamais fait faillite. "Si la banque ne veut rien savoir et veut absolument les 11 millions à la fin du mois, c'est à ce moment-là que l'on pourrait être mis en faillite",  redoutait un cadre de l'UMP dans Le Monde, le 8 juillet. Réalisme ou catastrophisme ? L’avenir répondra à cette question, mais l’histoire politique donne un premier élément de réponse. Si de nombreux partis ont eux aussi rencontré des difficultés - le FN a dû vendre son siège, le MoDem loue ses locaux, le PCF aussi, par exemple -, aucun n’a mis la clef sous la porte, a confirmé à Europe1.fr Jean-Pierre Rioux, historien politique. "Dans l’histoire politique contemporaine, il n’y a même qu’un seul parti politique qui a disparu du paysage, mais il avait lui-même choisi de saborder : le Parti socialiste unifié", créé en 1960 pour représenter, aux côtés de la SFIO, la "deuxième" gauche française, et dissous en 1989.

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