A l’époque, elle se faisait encore appeler Virginie Tellenne, son vrai patronyme. Depuis, la France a appris à la connaître sous le pseudo de Frigide Barjot. L’égérie des anti-mariage gay, galvanisée par son succès populaire du moment, envisage de concrétiser cela dans les urnes en se présentant aux élections municipales de 2014. Mais la politique, elle connait déjà…
2014 dans le viseur. Elle s’avance sans en dire beaucoup. Mais déjà la classe politique se gausse, à l’exception notable de Christine Boutin, la présidente du Parti chrétien démocrate, qui envisage même une collaboration. "Sous une forme et une appellation qui restent à définir, nous allons présenter des candidats dans les villes dont les élus n'ont pas joué le jeu. Et ne comptez pas sur moi pour vous en dévoiler la liste, ce sera une surprise...", a annoncé Frigide Barjot dans le quotidien Corse Matin, dimanche dernier.
2008 dans le rétroviseur. En matière de liste, elle s’y connaît Frigide. Elle a même pratiqué. Lors des élections municipales parisiennes de 2008, dans le 15e arrondissement de la capitale, son nom était en effet inscrit en dixième position sur une liste divers droite dissidente de l’UMP, menée par le célèbre navigateur Gérard d’Aboville. Objectif de l’époque: apporter sa notoriété naissante grâce à quelques passages remarqués à la télévision..
Un scrutin abracadabrantesque à droite, qui s’était terminé par la victoire de la liste officielle portée par Philippe Goujon, après avoir préalablement absorbé la dissidence dans l’entre-deux-tours. Et cette union des deux listes avait fait une victime : Frigide Barjot, éjectée. Dimanche dernier, l’évincée d’hier paradait en tête du cortège de la Manif pour tous aux côtés, notamment, de… Philippe Goujon. Et la star, c’était elle.
"Complètement déjantée". "Je n’en ai aucun souvenir…" En insistant un peu, cette femme politique contactée par Europe1.fr, qui justifie sa présence en 2008 sur cette liste "par amitié" mais refuse que son nom soit dévoilé, se souvient tout de même que Frigide Barjot "intervenait déjà sur tout ce qui concernait l’école, l’éducation, les enfants. C’était déjà son truc. Elle était aussi déjà complètement déjantée, excentrique." Spécialiste des questions familiales, donc ? "Non, elle n’avait pas de rôle spécifique." Cécile Renson (photo), placée en seconde position dans la liste d’Aboville, se souvient quant à elle dans Marianne d’une femme "un peu trop agitée mais sympa, elle essayait de nous ramener l’électorat catholique. Très antisarkozyste, elle m’a paru franchement d’extrême droite".
Quant à une éventuelle carrière politique, notre source a, c’est un euphémisme, quelques doutes. "Elle surfe sur le succès de ‘sa’ Manif pour tous, mais est-ce que cela fait d’elle une femme politique crédible ? C’est une autre question…"