Ségolène Royal persiste et signe. Après avoir récemment prôné un rassemblement de l'extrême gauche à la droite gaulliste, s'attirant des critiques à droite comme à gauche, la candidate à la primaire PS risque à nouveau de faire faire grincer des dents. La présidente de la région Poitou-Charentes a longuement évoqué samedi le soutien qu'elle avait reçu en 2007 d'un ancien ministre du général de Gaulle, Jean-Marcel Jeanneney.
"Une magnifique lettre de soutien"
Dans une tribune publiée dans Le Monde daté de dimanche/lundi, Ségolène Royal rappelle, avant d'en livrer de longs passages, "la magnifique lettre de soutien" qu'elle avait reçue de Jean-Marcel Jeanneney, plusieurs fois ministre entre 1959 à 1969, décédé en septembre dernier. "Voilà un homme qui n'était pas de mon bord politique, que je n'avais jamais rencontré, mais qui avait suivi tout ce que je disais et écrivais, et qui comprenait la sincérité qui m'animait et qui m'anime plus que jamais", dit-elle.
Au-delà de la gauche, "une certaine idée de la France"
"On s'est étonné ici ou là de ma vision large du rassemblement pour 2012", écrit encore celle qui avait affronté Nicolas Sarkozy au second tour de la dernière présidentielle. "Socialiste, j'assume la volonté (...) d'un rassemblement des partenaires de la gauche, mais aussi de tous ceux qui, attachés à une certaine idée de la France ne la reconnaissent plus", poursuit Ségolène Royal, reprenant une expression chère au fondateur de la 5e République.
"En 2012 la France doit renouer avec son histoire prestigieuse qui la faisait admirer dans le monde entier et vers laquelle se tournaient, pour s'en inspirer, tous les regards des peuples qui ont soif de bien-être et de liberté", écrit encore Ségolène Royal, qui juge que "la droite sarkozyste s'en est pris à l'héritage du Conseil national de la Résistance (CNR)".
Les déclarations de Ségolène Royal le 17 juillet dernier avaient suscité des critiques à droite comme à gauche. François Hollande, autre candidat à la primaire PS avait estimé qu'il fallait d'abord rassembler la gauche au premier tour de la présidentielle avant de penser au second. "Madame Royal, c'est un peu comme si elle mettait son aspirateur en marche pour essayer de glaner des voix, cela n'a aucun sens", avait pour sa part taclé le ministre de la Santé, Xavier Bertrand.