Ce 25 septembre, il s'attarde devant quelques journalistes, sur un quai de la gare du Nord, à Paris. Frédéric Péchenard élude les questions, mais n'en affiche pas moins un sourire satisfait. Le premier meeting de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP, dans la banlieue de Lille, est jugé réussi. Depuis, cet homme discret a tenu la "boutique Sarkozy", dont il était le directeur de campagne. Après sa victoire, samedi, le nouveau président de l'UMP l'a félicité devant ses troupes. Et devrait le récompenser pour le travail accompli. Selon L'Opinion, Frédéric Péchenard occupera le poste opérationnel de directeur général de l'UMP.
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>> Qui est Frédéric Péchenard, l'homme fort de la sarkozie ? Europe 1 le résume en quatre points :
• Un "super flic". Fils d'un avocat d'affaires, Frédéric Péchenard, 57 ans, est commissaire de son métier. "La Pèche", comme on le surnomme dans la police, a vite gravi les échelons. Directeur de la brigade criminelle en 2000, il prend la tête du fameux 36, quai des Orfèvres - la police judiciaire - en 2005. Deux ans plus tard, lorsque Nicolas Sarkozy arrive à l'Elysée, il le propulse au poste de directeur général de la police nationale (DGPN). Le "super flic" ne fera qu'un quinquennat : lorsque la gauche arrive au pouvoir, il est nommé délégué à la sécurité routière. "Muté à la circulation" plaisanteront ses collègues.
• Un homme de confiance de Sarkozy. Il faut dire que le nom de Frédéric Péchenard est étroitement lié à celui de Nicolas Sarkozy. La légende veut que les deux hommes, qui ont tous deux grandi à Neuilly, aient joué ensemble au train électrique en culottes courtes. En réalité, c'est surtout l'affaire "Human Bomb", cette prise d'otages dans une école maternelle de Neuilly en 1993, qui les a rapprochés. Sarkozy était alors maire de la ville, Péchenard numéro 2 de la brigade antigang.
• L'affaire Bettencourt… et le scooter de son fils. Nicolas Sarkozy n'hésite pas à confier les missions les plus délicates à Frédéric Péchenard. Comme celle d'identifier un haut fonctionnaire suspecté de renseigner un journaliste du Monde dans l'affaire Bettencourt, en 2011 ? Si Péchenard confirme en avoir donné l'ordre, il assure que c'est de sa propre initiative, et non sur décision de Sarkozy. Le patron de la police nationale s'est également trouvé sous les feux médiatiques en 2010, lorsque Le Parisien a révélé qu'il serait intervenu pour éviter des poursuites à son fils, interpellé pour ivresse et outrage.
• Un débutant en politique. En 2014, Frédéric Péchenard est candidat aux municipales à Paris, sur la liste de Nathalie Kosciusko-Morizet. Elu dans le 17e arrondissement, il est aujourd'hui conseiller de Paris. Pour autant, s'il est apprécié de Nicolas Sarkozy, Frédéric Péchenard n'a pas que des amis en politique. Lorsqu'il a été nommé directeur de campagne de l'ancien président, Rachida Dati n'a pas hésité à affirmer que c'était "un mauvais choix".
En septembre 2013, dans le magazine spécialisé Liaisons, Frédéric Péchenard définissait ainsi le rôle qu'il a tenu en tant que patron du quai des Orfèvres : "être le directeur, le commandant du navire, c'est être celui qui défend les hommes de la PJ et mène la maison. C'est le gardien du temple". Une mission qu'il s'apprête désormais à remplir dans la complexe maison UMP.
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