L'INFO. Il n'y a pas eu de surprise. Jeudi, les adhérents de l'UDI ont élu leur nouveau président, Jean-Louis Borloo s'étant retiré de la vie politique pour raison médicale. Et c'est Jean-Christophe Lagarde arrivé en tête au premier tour, qui l'a emporté face à Hervé Morin, avec 53,49% des voix. Le centre a donc une nouvelle tête d'affiche, encore peu connue du grand public. Europe1.fr fait les présentations.
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Rien ne prédisposait Jean-Christophe Lagarde à une carrière politique. Fils d’un père informaticien et d’une mère secrétaire, petit-fils d'un ouvrier du textile militant communiste, il surprend tout son monde en se prenant de passion pour la chose politique dès l'adolescence, avec Raymond Barre comme modèle. "Ça lui passera" !, pensent ses proches. Erreur, la politique est une passion qui deviendra vite une profession.
Tombeur de "rouges". Après une première campagne militante à 20 ans – et une première défaite, celle de Raymond Barre à la présidentielle de 1988-, Jean-Christophe Lagarde devient, à 22 ans seulement, conseiller municipal de sa ville de sa ville de Drancy. Le début de son ascension. Dans ce bastion communiste, il décide de tracer son sillon. Une gageure. "On me prenait pour un dingue, mais je ne crois pas au déterminisme politique et il m’importait de rester là où j’ai grandi", expliquait-il a posteriori dans La revue parlementaire.
Plus de 60 ans que les communistes régnaient en maître sur cette commune de Seine-Saint-Denis. Alors des échecs, Jean-Christophe Lagarde en a essuyé quelques uns : législatives de 1993, municipales de 1995, législatives de 1997. Mais l'homme a de la suite dans les idées, et une volonté à toute épreuve. Il en est récompensé en 2001, quand il s'empare du fauteuil de maire. "Les élus du PC ont d’abord cru que les électeurs s’étaient trompés de candidat…", s'amuse-t-il aujourd'hui. A l'époque, Jean-Christophe Lagarde ne rit pas, il accélère.
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"Je me sens totalement libre" par rapport à Sarkozy. Un an plus tard, le trentenaire fait ainsi son entrée dans l'hémicycle en tant que député de Seine-Saint-Denis. Un poste qu'il occupe toujours aujourd'hui, douze ans plus tard. Devenu un personnage qui compte dans la galaxie centriste, le député-maire de Drancy se fait quelques ennemis, notamment à droite. "C'est un sectaire qui est en train de mal tourner", lâche à son sujet Roger Karoutchi, patron de la région Ile-de-France et proche de Nicolas Sarkozy.
2017, ça l'intéresse. Ce qui pourrait expliquer qu'à 48 ans, Jean-Christophe Lagarde n'ait encore jamais occupé le moindre poste ministériel. Ce dont il fait une force aujourd'hui et qu'il lui a (peut-être) permis de faire la différence par rapport à Hervé Morin, ancien ministre de la défense du gouvernement Fillon. "Je respecte Nicolas Sarkozy mais n’ayant été ni son affidé, ni son ministre, je me sens donc totalement libre", assurait-il avant la campagne pour la présidence de son parti. L'indépendance de l'UDI, il y tient. Son ambition : en faire "le premier parti de France et le moteur de l’alternance, sans être à la remorque du pouvoir. Le centre n’est pas un milieu, pas une synthèse, un entre-deux ou un non choix".
Jean-Christophe Lagarde plaide donc pour qu'un candidat UDI se présente à la présidentielle de 2017. Et si les adhérents le soutiennent lors d'un vote interne qui sera organisé en 2016, "oui" il est intéressé.