Rappelée maintes fois à l’ordre sur son devoir de réserve, Rama Yade, l’ambassadrice de France à l’Unesco, était sur un siège éjectable. Soucieuse d’apporter son plein soutien à Jean-Louis Borloo, Rama Yade a donc démissionné de son poste. Une démission effective en juillet. Invitée du 20h de France 2 jeudi soir, l’ancienne secrétaire d’Etat aux Sports n’a rien caché de son désir de revenir sur le devant de la scène politique, auprès de Jean-Louis Borloo.
Une liberté au service de Borloo
En présentant sa démission au chef de l’Etat, Rama Yade aurait anticipé ce qui était devenu inévitable depuis le début de sa nomination en décembre dernier. Connue pour son franc-parler depuis son entrée au gouvernement en 2007, l’ex-protégée de Nicolas Sarkozy a décidé de mettre au placard toute obligation de réserve, pour se consacrer désormais à temps complet à son engagement auprès de Jean-Louis Borloo. Sur le plateau du 20h de France 2 jeudi soir, Rama Yade a néanmoins confié avoir présenté sa démission "le cœur un peu lourd".
Mais "la liberté n’a pas de prix. C’est important d’avoir sa liberté quand on est engagé en politique", a-t-elle expliqué. Celle qui a quitté l’UMP en avril dernier par solidarité avec le patron du Parti radical, souhaite en fait s’investir pleinement dans la campagne électorale de ce dernier pour la présidentielle, alors même que l’ancien ministre de l’Ecologie n’a pas encore officialisé sa candidature. "Il m’a confié des choses mais je ne peux pas révéler quoi que ce soit", a confié avec amusement Rama Yade sur France 2. Cette dernière ne cache pas "espérer" une telle candidature.
Qu’il est loin le temps de l’UMP
L’ancienne secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme n’en oublie pourtant pas de faire preuve d’une certaine diplomatie, lorsqu’il s’agit d’évoquer celui qui fut son mentor en politique, Nicolas Sarkozy.
"Je ne renie rien de ce que j’ai fait au gouvernement (…) J’ai un profond respect pour le chef de l’Etat", a-t-elle assuré. Confiant ne rien oublier de "ce sarkozysme en mouvement", Rama Yade assume complètement sa rupture avec le parti présidentiel, prenant acte du fait que l'UMP "a préféré faire d'autres choix" que celui de la "droite progressiste".