La décision ne devrait pas l’empêcher de se présenter aux législatives. Mais Rama Yade ne pourra pas voter à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, où elle entend briguer un mandat en juin. Lundi, le tribunal d’instance de la ville a rejeté la demande de réinscription de l’ex-secrétaire d’Etat sur les listes électorales, dont elle a été radiée mi-décembre. Rama Yade a dix jours pour se pourvoir en cassation ou saisir une autre juridiction pour s’inscrire sur les listes d’une autre ville.
En cause : la domiciliation réelle de l’élue du Parti radical, proche de Jean-Louis Borloo, que la magistrate du tribunal n’a pas pu établir. Le tribunal n'a pas réussi à prouver que l'adresse donnée par Rama Yade était son domicile.
Dénoncée par le maire
Fin novembre, Philippe Sarre, le maire socialiste de Colombes avait dénoncé la situation de Rama Yade, affirmant qu’elle ne disposait "d’aucune propriété ni résidence lui permettant d’attester de son inscription au rôle de la taxe foncière ou d’habitation". D’après Philippe Sarre, Rama Yade avait fourni en guise d’adresse celle du local de son association, "Agir pour Colombes".
L’intéressée, elle, avait dénoncé "des méthodes infectes". "Le maire me traque, il a peur de moi. Ma présence sur le terrain est quotidienne à Colombes", affirmait-elle fin novembre. Mais la droite locale aussi s’en est prise à elle : Manuel Aeschlimann, le député d’Asnières et Colombes-Sud, la circonscription visée par Rama Yade, avait affirmé qu’elle ne payait plus ses impôts à Colombes depuis 2008.