Collège : Ayrault s'inquiète pour l'enseignement de l'allemand

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
PASSE D'ARMES - L'ancien Premier ministre et ex-professeur d'allemand reproche à Najat Vallaud-Belkacem la suppression de nombreuses classes bi-langues.

La fronde contre la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem prend de l'ampleur, y compris dans son propre camp. Dans une lettre adressée à la ministre de l'Education nationale et révélée par Les Echos, Jean-Marc Ayrault a fait part de son "inquiétude quant aux conséquences de certaines mesures annoncées sur l'enseignement de la langue allemande". L'ex-Premier ministre - et ancien professeur d'allemand - déplore "la disparition de nombreuses classes bi-langues où l'allemand était enseigné uniquement à partir de la 6e".

Un enseignement "au cœur de la coopération franco-allemande". La réforme du collège, qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016, prévoit notamment la suppression de ces classes bi-langues ainsi que des sections européennes, accusées de favoriser l'élitisme et de creuser les inégalités au collège. Mais Jean-Marc Ayrault s'inquiète de l'impact de cette mesure pour la place de l'allemand à l'école. Ces classes bi-langues "ont permis à l'allemand de rester la 3e langue vivante enseignée en France" et cet enseignement se situe "au cœur de la coopération franco-allemande", poursuit le député de Loire-Atlantique dans sa lettre.

La réponse de la ministre. Najat Vallaud-Belkacem a rapidement répondu à Jean-Marc Ayrault, lui assurant dans une lettre que le gouvernement pratiquait une "politique volontariste en faveur du développement de l'apprentissage de l'allemand". "J'ai décidé qu'à compter de la rentrée 2016 l'apprentissage de la première langue vivante étrangère commencerait dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves", détaille la ministre. "Cette mesure profitera notamment aux jeunes qui étudient l'allemand à l'école, dont je veux que le nombre augmente. Je souhaite en effet plus de diversité linguistique dans le premier degré".

Jean-Marc Ayrault a réagi à cette lettre de la ministre en saluant mercredi soir son "sens du dialogue". "Je souhaite la réussite de la réforme du collège. S'agissant de l'enseignement de l'allemand, les choses ont avancé dans la bonne direction", ajoute l'ancien Premier ministre.

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