Alors que les rumeurs se multiplient à propos de la composition du futur gouvernement, Ségolène Royal a tenu à rappeler que rien n'est fait et que seul François Hollande est décisionnaire et qu'il préfère ne pas ébruiter ses choix. "Les futurs membres du gouvernement ne sont pas appelés, donc voilà, il faut que tout le monde se calme", a rappelé la présidente de la région Poitou-Charentes, invitée dimanche du Grand Rendez-vous Europe1 - i>TELE - Le Parisien - Aujourd’hui en France.
"C’est quoi la composition d’un gouvernement ? Ce n’est pas de soigner tel ou tel ambition individuelle. C’est de mettre les bonnes personnes au bon endroit et de leur demander de ne plus cumuler la fonction ministérielle et la fonction de chef d’un exécutif local. C'est-à-dire des ministres qui se consacreront à plein temps à leur fonction ministérielle", a poursuivi Ségolène Royal. "Nous sommes là pour nous mettre au service des Français. Et il y a suffisamment de travail pour tout le monde. Il y a tellement de travail", a-t-elle souligné.
Son sort fixé "après la mise en place du gouvernement"
Interrogée sur son cas personnel, Ségolène Royal n'a pas été plus prolixe. "Nous ne sommes pas dans un moment où je dois parler de mon cas personnel. Ce qui est important c’est l’efficacité du dispositif collectif", a-t-elle répondu.
"Ma position est extrêmement claire : il y a la nomination du Premier ministre et la mise en place du gouvernement, le lancement de la campagne des élections législatives et donc je répondrai avec précision à cette question qu’après la mise en place du gouvernement. Je sais que vous voulez me faire faire une annonce, vous n’aurez pas cette annonce".
Nicolas Sarkozy "a été éloigné du peuple"
La présidente de la région Poitou-Charentes a en revanche détaillé sa vision d'une présidence de la République "normale", en opposition à Nicolas Sarkozy. "C’est sa volonté profonde d’être un président normal. La France a besoin de se rapprocher des grandes démocraties du nord de l’Europe, où l’exercice du pouvoir est beaucoup plus simple, beaucoup plus proche des gens, beaucoup plus démocratique, débarrassée d’un certain nombre d’apparats qui ne sont peut être pas utiles, de diminuer le train de vie de l’Etat, il a d’ailleurs annoncé qu’il diminuerait de 30% sa rémunération et celle des ministres", a-t-elle souligné.
Ségolène Royal a estimé que "l'UMP a fait une erreur" le 8 mai et regretté les sifflets des militants UMP lors de cette "transition républicaine".
"L'UMP a fait une erreur", a dénoncé Ségolène Royal :
Ces propos ont été l'occasion de dénoncer le bilan et le style du président sortant, jugé à l'opposé de la future présidence Hollande. "Je pense que Nicolas Sarkozy a perdu l’élection présidentielle aussi parce qu’il a été éloigné du peuple", a-t-elle dénoncé. "Ce sont les députés qui sont les représentants du peuple et ils sont écartés de tout. (…) Les élus qui sont au contact du peuple sont les premiers médiateurs du pouvoir populaire et l’Assemblée nationale, dans le nouvel équilibre des institutions, devra jouer tout son rôle", a détaillé Ségolène Royal.
Certains hauts fonctionnaires "au service d'un clan"
La présidente de la région Poitou-Charentes a ensuite évoqué la possible valse des postes aux plus hauts postes de la fonction publique et des entreprises contrôlées par l'Etat. "Au cours de ces cinq dernières années, il y a eu beaucoup de dysfonctionnements et même de dégénérescence d’un certain nombre d’institutions de l’Etat qui ont été mis es au service d’un clan", a-t-elle dénoncé.
"Ceux qui ont fait de la politique politicienne avec l’appareil d’Etat ne peuvent en effet pas rester en place", a estimé Ségolène Royal :