L’INFO. Pour le gouvernement, il y a urgence à désamorcer le dossier du barrage de Sivens. Alors que Bernard Cazeneuve s’est démultiplié dans les médias toute la journée de mercredi, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, silencieuse pendant trois jours, a décidé de convoqué une réunion mardi prochain. "La décision de suspendre le projet est une bonne décision", a-t-elle déjà estimé mercredi, dans la cour de l'Elysée après le Conseil des ministres.
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Des arguments financiers. "Tout est fait pour enterrer tranquillement le dossier...", confie un des acteurs de l’ombre qui joue les conseillers dans cette affaire. Alors que la contestation gronde, la ligne de l’Elysée est claire : chercher l’apaisement. Lors de cette future réunion, l’objectif pour Ségolène Royal, et pour l’exécutif, sera de convaincre notamment le président du Conseil général du Tarn qu’il faut lâcher l’affaire dans ce dossier, mais sans lui faire perdre la face au niveau local. L’argument qu’il lui sera avancé pourrait être financier. "De toute façon, le montage financier est précaire, en particulier les 30 % apporté par l’Europe", estime un élu écologiste.
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Eviter l’affrontement. Le gouvernement sait pouvoir compter sur Ségolène Royal, qui a déjà prouvé par le passé ses compétences pour contourner les dossiers donnant lieu à des crispations locales. Outre l’abandon de l’écotaxe, encore dans toutes les mémoires, la ministre de l’Ecologie s’était aussi opposée au projet d’autoroute A 831, jugé "non prioritaire". Pour le plus grand bonheur des écologistes. A Sivens, vu le climat ambiant, son doigté politique sera précieux. Car l’exécutif n’a aucunement l’intention d’aller à l’affrontement sur un barrage contesté qui a conduit à la mort de Rémi Fraisse.
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