Elle fut une première dame éphémère, mais personne ne l’a oubliée. Après cinq ans de silence, Cécilia Attias revient sur le devant de la scène médiatique, à l’occasion de la sortie de son livre, Une envie de vérité, à paraître le 9 octobre, et d’une longue interview dans Elle. L’ex-madame Sarkozy revient sur la séparation du couple présidentiel. Celle qui ne s'était jamais exprimée sur cette période de sa vie explique avoir décidé d'écrire pour "défendre (ses) idées" mais aussi pour "dire les choses telles" qu'elle les avait "vécues".
Elle s’est sentie coupable, mais… L'ex-première dame assure dans l’hebdomadaire qu’évidemment" elle s'est "sentie coupable", mais ajoute-t-elle, "la culpabilité, ça n'apporte rien, c'est stérile, c'est pire que le regret". "Évidemment, j'ai été blessée par les attaques dont j'ai fait l'objet. J'ai toujours encaissé sans rien dire mais, contrairement à ce que l'on croit, le cuir ne s'épaissit pas", affirme-t-elle. Cécilia Attias décrit sa séparation de Nicolas Sarkozy comme "une démarche totalement personnelle". "Ce qui nous est arrivé est une chose banale (...) Il se trouve que mon mari était président de la République. Mais ce n'était pas du courage, c'était ce qu'il fallait faire pour être en accord avec moi-même", raconte-t-elle, avant d’affirmer que certaines de ses amies ont divorcé pour prendre sa place : "les gens feraient n'importe quoi pour de l'argent ou du pouvoir", constate-t-elle.
La nuit du Fouquet’s ? Pas de liste. Cécilia Attias affirme aussi que, contrairement aux propos de proches de Nicolas Sarkozy, l'idée de fêter la victoire du nouveau chef de l'Etat au Fouquet's n'était pas la sienne, mais la leur. "Notre préoccupation première portait sur son caractère symbolique. Quel lieu était le plus à même de représenter la France et d’honorer son peuple ? La réponse ne tarda pas : les Champs-Elysées. Organiser une fête privée à l’hôtel Fouquet’s n’avait donc rien d’incongru. C’était une manière d’honorer Paris et la France et d’associer notre joie à un lieu que nos concitoyens aimaient", écrit ainsi l'ex-première dame, qui avait quitté, comme son mari, le Fouquet's dans la matinée.
L'épouse du publicitaire Bernard Attias revient aussi sur les incidents qui ont émaillé cette soirée, avec notamment le refoulement de certaines personnalités. "N’en déplaise à certains, je n’ai jamais établi de liste d’invités ni bloqué les entrées de quiconque", jure Cécilia. "C’est son cabinet qui s’est occupé de ces listes comme du reste. Qu’il ait commis des boulettes et mécontenté certains ne me concerne en rien." Pas sûr que cette explication convainque Pierre Charon, Laurent Solly ou encore Frédéric Lefebvre qui étaient restés à la porte du Fouquet’s.
Le yacht de Bolloré ? Faire plaisir à Louis. Quant au yacht de Vincent Bolloré sur lequel le couple présidentiel était parti quelques jours juste après l’élection présidentielle, elle affirme que c'était "l'idée de Nicolas qui voulait faire plaisir à (leur) fils Louis (...) et nous trouver un endroit loin des photographes". Le choix de ces vacances grand luxe, alors que Nicolas Sarkozy avait annoncé qu’il prendrait quelques jours pour "incarner la fonction" s'il l'emportait à l'élection présidentielle, avait fait couler beaucoup d’encre. Et jeter les bases de la critique maintes fois répétées de "président des riches".
Elle s’est bien abstenue au second tour. Interrogée sur le fait qu'elle n'est pas allée voter au second tour de la présidentielle, Cécilia Attias répond : "j'ai voté à un des deux tours. Mais vous ne vous rendez pas compte de ce que c'était que de voter. Quand vous êtes la femme d'un futur chef d'Etat, les photographes vous guettent comme un animal et, moi, comme c'est arrivé à tant de gens, j'étais en train de me demander si je voulais encore de ce couple. J'allais trop mal pour supporter ces regards. J'aurais dû, mais je n'ai pas pu".
Les hésitations de la Concorde. Sur sa présence place de la Concorde au soir de la victoire, après des hésitations, elle explique : "La Concorde, c'était différent. Pour le vote, je doutais. Là, je savais, j'avais choisi de reconstruire notre famille. Il fallait donc me jeter à l'eau, et j'étais au bord du bassin... Je n'y arrivais pas, je restais devant ma télé. Jeanne-Marie m'a appelée, elle m'a dit : ‘Maman, tu resteras en dehors après si tu veux mais, là, tes enfants sont là, ton mari est là, et tu as fait tant de sacrifices que cette victoire, c'est un peu la tienne. Viens’. Elle avait raison".
2017 ? Rien n’est fermé. Interrogée sur une candidature à la présidentielle de 2017 de Nicolas Sarkozy, avec qui elle entretient de bonnes relations, elle dit n'en savoir "strictement rien" mais ajoute : "en politique, aucune porte n'est jamais complètement fermée".