La présidentielle, c'est dans 100 jours et la campagne commence véritablement maintenant. Les Français vont désormais être beaucoup plus attentifs et les candidats n’ont plus le droit à l’erreur. Les leçons du passé le prouvent. Sondages à l’appui en tout cas, celui qui saura faire la différence dans les prochaines semaines aura pris une option sérieuse sur l’élection et l’Elysée.
Les leçons du passé
En janvier 2007, c’est lors de son discours d’investiture que Nicolas Sarkozy fait décoller sa candidature. Ce dernier est alors en tête, devançant Ségolène Royal qui ne le rattrapera jamais.
En janvier 2002, un sondage Ifop donne un podium constitué de Chirac à 28 %, Jospin à 23 % et Chevènement à 11 %. Si les sondeurs voient juste pour Jacques Chirac au 1er tour, ils ne voient pas alors venir le candidat FN Jean-Marie Le Pen, qui à la surprise générale se qualifie pour le second tour.
Enfin, petit retard à l’allumage, avec l’élection de 1995 et la course-poursuite entre Edouard Balladur et Jacques Chirac restée dans les mémoires. Au fond du trou fin décembre, le patron du RPR remonte lentement mais sûrement la pente en janvier, pendant qu’Edouard Balladur baisse progressivement. C’est en février que leurs courbes de popularité se croisent et s’inversent finalement.
Sarkozy veut passer devant Hollande en février
En 2012, les candidats ne dérogent à la règle, ayant compris que janvier constitue une séquence essentielle de la campagne. François Hollande a ainsi choisi le 22 janvier pour son premier grand meeting et pour révéler les grandes lignes de son programme. Nicolas Sarkozy, lui, n’a pas officiellement déclaré sa candidature. Le chef de l’Etat prend exemple sur ses prédécesseurs qui sont entrés dans la course le plus tard possible. En 2002, Jacques Chirac, président sortant, avait attendu le 11 février. En 1981, Valéry Giscard d’Estaing s’était déclaré le 3 mars alors qu’en 1988, François Mitterrand avait fait durer le suspense jusqu’au 22 mars.
Mais en réalité Nicolas Sarkozy est déjà en campagne, et se montre à l’offensive depuis le 1er janvier, multipliant les propositions - en matière d’éducation notamment -, et les initiatives, comme la TVA sociale que le président veut faire voter au mois de février. Nicolas Sarkozy est donc en mouvement avec un seul objectif en tête : passer devant François Hollande au mois de février dans les intentions de vote au 1er tour. Les candidats cherchent en effet à obtenir le plus haut score possible pour créer une véritable dynamique au second tour et s’assurer ainsi la victoire.