"C’est la preuve que la campagne a commencé". Ces derniers jours, deux vidéos – qui ressemblent fort à des spots publicitaires – ont été mises en ligne sur le web.
La première, celle du PS, fait défiler des photos de militants, tandis qu’une voix off explique que le PS "change", le tout "pour un avenir différent".
La seconde émane de la République solidaire, le parti créé le 19 juin dernier par Dominique de Villepin. On y voit des villepinistes et l’ex-Premier ministre en personne inscrire sur un mur les mots "espoir, solidarité, liberté"… Bref, deux spots pub pour vanter "les valeurs" de ces deux partis d’opposition.
2012 en ligne de mire
Pourquoi commencer si tôt ? "Pour commencer doucement", répond Guy Alves, co-président de Bygmalion. "Ces deux partis sont dans l’opposition et peuvent donc commencer leur campagne plus tôt que l’UMP. Dominique de Villepin, notamment, dont le parti est tout nouveau, a beaucoup de retard. Il n’est donc pas absurde qu’il commence maintenant", explique le spécialiste en communication.
Pas cher, peu de risque
Dans cette démarche, les partis politiques ont eu peu d’hésitations. "Ils ont pris conscience des possibilités du marketing viral et de son moindre coût. Une vidéo sur le web, cela leur coûte dix fois moins qu’une autre campagne de pub, et cela se propage plus vite, si c’est bien fait", analyse Guy Alves. "En somme, il y a peu de risques financiers. Et puis, ce n’est pas un hasard. On est hors comptes de campagne : les partis prennent donc le temps de se roder avant 2012."
Une logique de construction d’image
Avec ce genre de campagne, inspirée de méthodes qui ont vécu dans le privé, les partis politiques sont surtout dans une stratégie de construction d’image. Dominique de Villepin - dont le parti, tout jeune, doit se faire une place dans l’opposition, tout en restant à droite - a tout à bâtir en terme d'image. De la même manière, le PS veut vendre "sa rénovation", montrer qu'il a changé.
Le risque avec ces campagnes : "que les hommes politiques apparaissent de plus en plus comme des marketeurs et de moins en moins comme des hommes de fonds", assène Guy Alves. Après l'image, on attend donc le débat d'idées...