L'INTERVIEW. Près de deux semaines après un scrutin choc pour le Parti socialiste, Laurent Fabius, invité du Grand rendez-vous Europe1/Le Monde/I-Télé, a appelé à respecter la décision populaire d'avoir voté majoritairement à droite lors des élections européennes.
Pour la première fois, le candidat à la présidence de la Commission européenne a été désigné avant le scrutin. Résultat, c'est Jean-Claude Juncker, candidat de la droite conservatrice, qui devrait succéder à José Manuel Barroso. "Une majorité relative s'est dégagée au Parlement européenne en faveur du camp conservateur. Ce n'est pas notre choix à nous", a déclaré le ministre des Affaires étrangères. "Si nous voulons que les gens votent, nous ne pouvons pas leur dire : 'vous votez dans un sens, on vous dit que le président de la Commission sera issu de la majorité'. Et au moment où les résultats ont lieu, nous vous disons 'Et bien non !'", tranche Laurent Fabius.
François Hollande, le président social-démocrate, ne va donc pas s'opposer à la nomination d'un président de la Commission conservateur. "On peut le regretter, car ce président n'est pas de notre groupe", nuance Laurent Fabius, "mais il faut avoir une certaine logique démocratique".
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