Même au Japon, Jean-Marie Le Pen crée la polémique. Le président du FN est actuellement en déplacement sur l’archipel nippon pour participer, avec d’autres leaders d’extrême-droite européens, à une conférence réunissant des nationalistes de plusieurs pays.
Critique des Etats-Unis
Et samedi, le leader frontiste, flanqué de son lieutenant Bruno Gollnisch, qui parle couramment le japonais, s’est rendu, avec une délégation de ce fameux colloque, au sanctuaire controversé de Yasukuni. Ce mémorial honore la mémoire des soldats tombés pour le Japon lors de la Seconde guerre mondiale, dont 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés.
Jean-Marie Le Pen assume. "Cela ne me gêne pas d'honorer les anciens combattants d'un pays adversaire ou ex-ennemi. Le criminel de guerre n'est pas une exclusivité des vaincus. Il y en a aussi parmi les vainqueurs", avait-il déclaré avant de critiquer les Etats-Unis, qui avaient largué une bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945. "Des gens qui décident de tuer des centaines de milliers de civils pour obtenir la capitulation militaire du pays, ne sont-ils pas eux aussi des criminels de guerre?"
L’invitation d’Issuikai
Contrairement à la plupart des pays européens, le Japon n'a pas de parti politique d'extrême droite, mais uniquement des organisations nationalistes. C'est l'une d'elles, Issuikai, dirigée par Mitsuhiro Kimura, qui est à l'origine de ce colloque inédit rassemblant Jean-Marie Le Pen, 82 ans, Adam Walker, numéro deux du Parti national britannique (BNP) et des représentants venus de six autres pays européens (Autriche, Belgique, Espagne, Hongrie, Portugal, Roumanie).
Issuikai, fondée en 1972 et qui ne rassemble qu'une centaine de membres, nie, entre autres, l'ampleur des atrocités attribuées à l'armée impériale nippone en Asie avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.