Un vaccin contre le sida à l’essai

© MAXPPP
  • Copié
avec Baptiste Cordier , modifié à
Le laboratoire de biologie de La Timone, à Marseille, va le tester sur 48 volontaires séropositifs.

Le test. Le monde de la santé a les yeux rivés sur Marseille, où va débuter dans les prochains jours la nouvelle phase de test, cruciale, d’un vaccin contre le sida : l’essai sur l’homme. "48 volontaires, tous des patients séropositifs, vont recevoir les premières injections du vaccin mis au point à Marseille, par le laboratoire de biologie structurale de la Timone", révèle mardi La Provence.

• Comment fonctionne ce vaccin ? Le virus du VIH a pour particularité de désactiver toutes nos défenses immunitaires, ouvrant la voie à toutes les autres maladies. Le vaccin testé à Marseille tente donc de rétablir nos défenses en ciblant la protéine TAT, la molécule qui empêche notre corps de nettoyer les cellules infectées par le VIH. "L’idée est d’utiliser une protéine du virus sous la peau pour que l’organisme fabrique des anticorps qui voudraient bien bloquer le virus comme le font les trithérapies à l’heure actuelle, qui bloquent le cycle du virus mais de façon complètement différente. Ce serait sans doute mieux parce que les effets secondaires peuvent être bien moindres qu’avec la chimie, qui a des effets à long terme épouvantables", décrypte pour Europe 1 Isabelle Ravaux, qui dirige les recherches.

02.10.Bandeau.Laboratoire.microscope.science.Maxppp.460.100

A-t-il déjà fait ses preuves ? Oui, lors de la précédente phase de test sur des animaux. Mais ces derniers, les singes et les chats, sont victimes d’un souche du VIH différente de celle qui cible l’homme. Ce vaccin doit donc encore faire ses preuves sur l’homme mais aussi être bien dosé. "C’est un espoir mais ce n’est jamais qu’un essai. Il faut déjà voir si la méthode et le concept marchent et si cette injection de protéines est bien tolérée dans le bras de gens à qui on va le faire", précise Isabelle Ravaux.

Où en est la recherche sur le VIH ? Une quarantaine de vaccins sont à l’étude dans le monde, la plupart du temps préventifs, c’est-à-dire pour empêcher d’être infecté par le VIH. Le vaccin testé à Marseille est, lui, curatif, donc destiné aux patients déjà malades. Les équipes de l’hôpital de la Timone y travaillent depuis treize ans. Cette première phase de test va durer un an, suivi d’une seconde phase sur 80 nouveaux patients. De travaux du même type sont en cours dans les hôpitaux parisiens de Cochin et de la Pitié-Salpêtrière.