"Je suis un outsider". Manuel Valls, invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1 dimanche, s'est dit très "lucide sur la primaire" du parti socialiste. Le candidat s'est par ailleurs prononcé en faveur d'une "convergence avec l'Allemagne" et a regretté "la crise morale" due aux "affaires d'Etat".
La gauche au pouvoir pour "deux quinquennats"
"Le mal de la gauche française est de n'avoir jamais gouverné dans la durée", a regretté Manuel Valls. Le candidat à la primaire socialiste a souhaité que si un socialiste était élu en mai prochain, il puisse "gouverner sur la durée, pendant deux quinquennats".
Manuel Valls a convenu, à demi-mots, que, même si les six candidats étaient "légitimes car ils ont ont reçu les parrainages, ils ont réfléchi, ils se projettent dans l'avenir", certains étaient "des candidats de substitution", en l'absence de Dominique Strauss-Kahn. "Si DSK avait été candidat à la primaire, cela aurait changé en profondeur, pas seulement la primaire mais aussi la présidentielle. Le parcours de chacun d'entre nous n'aurait pas été le même. Mais il n'est pas candidat", a-t-il déclaré. "L'équation politique de DSK, la modernité, la nécessité de soutenir la compétitivité tout en désendettant l'Etat, d'une certaine manière, c'est moi qui la porte", a assuré Manuel Valls.
"L'équation politique de DSK, c'est moi qui la porte" :
Une "convergence avec l'Allemagne" possible
Après la proposition de François Fillon d'aligner le départ de l'âge à la retraite en France sur le modèle allemand, Manuel Valls s'est dit favorable à une "convergence avec l'Allemagne". "Il faut dire la vérité aux Français, face à la montée en puissance de la Chine et de l'Inde, l'Europe doit se réformer en profondeur. Et ça passe par une autre gouvernance de l'euro, une convergence politique, économique et fiscale entre la France et l'Allemagne", a-t-il expliqué.
"Si on propose une mutualisation des dettes, ça veut dire un contrôle plus accru de l'Europe sur nos finances. C'est ça le fédéralisme concret", a ajouté Manuel Valls. "Il faut créer un climat de confiance avec nos amis allemands", a assuré le candidat à la primaire PS. "Je veux rappeler les efforts faits par les Allemands sous Gerhard Schröder. Quel courage !", a-t-il lancé.
Manuel Valls a par ailleurs reconnu que le projet voté par les socialistes n'était "plus adapté", car il était "basé sur une croissance de 2,5%". "Aujourd'hui personne ne voterait le projet socialiste", a-t-il reconnu. Le candidat à la primaire a rappelé ses propositions en matière économique avec notamment la priorité donnée au désendettement.
"Il y a sans aucun doute des affaires d'Etat"
Après les révélations qui touchent la droite, Manuel Valls a fortement critiqué Nicolas Sarkozy. "Il avait promis une rupture, une République irréprochable et vous voyez le résultat. Je n'en suis pas heureux parce que ça aggrave encore une fois la crise morale de notre pays", a-t-il regretté. "Il y a sans aucun doute des affaires d'Etat. Quand ça concerne des anciens candidats à la présidence de la République dont celui qui a été président de la République pendant douze ans, c'est qu'il y a bien un problème", a encore dénoncé Manuel Valls.
"Sarkozy avait promis une République irréprochable" :
"Mais notre rôle n'est pas forcément de commenter les informations qui sortent tous les jours", a tempéré Manuel Valls.
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