La ministre de la Culture Françoise Nyssen, ex-présidente d'Actes Sud, et son époux ont fait réaliser des travaux sans autorisation au siège des éditions dans le centre classé d'Arles, avant de régulariser tardivement la situation à son entrée au gouvernement, révèle le Canard enchaîné mercredi.
Des manquements aux règles de sécurité. Selon le Canard enchaîné, c'est en 2011, lors d'une visite de contrôle au Méjan, un pâté de maison dans lequel Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani ont notamment installé le siège d'Actes Sud, une librairie, trois salles de cinéma et un bar, que des représentants de la préfecture, des agents municipaux et des pompiers avaient épinglé des manquements aux règles de sécurité et découvert dans le même temps la réalisation d'importants travaux d'agrandissement de la librairie, sans aucune autorisation.
Toujours selon l'hebdomadaire, ce n'est que 6 ans plus tard, en mai 2017, quand la ministre entre au gouvernement, que son mari dépose a posteriori une demande d'autorisation de travaux, au nom d'une SCI. Sur l'ensemble du pâté de maison, le couple est tenu depuis l'examen de cette demande en janvier de réaliser un certain nombre d'aménagements de sécurité, ce qu'a promis de faire Jean-Paul Capitani d'ici la fin de l'année, selon le Canard.
Le Canard enchaîné pointe également la réalisation d'une surélévation en 2013 du bâtiment sur une rue, avec un permis de construire cette fois-ci, mais sans respecter les délais et le projet qui avait été validé par les Bâtiments de France.
"Pas de clémence particulière", selon le maire d'Arles. Interrogée par le journal, Françoise Nyssen a assuré ne pas pouvoir apporter de "réponse ou précisions utiles" parce que son mari est propriétaire de la "quasi-totalité" des parts de la SCI à qui appartient le bâtiment. Jean-Paul Capitani a quant à lui assuré que les travaux de surélévation n'avaient "jamais fait l'objet d'aucune contestation" et que les travaux d'extension de la librairie ne nécessitaient "aucune déclaration ou autorisation préalable".
Le maire PCF de la ville Hervé Schiavetti a pour sa part déclaré qu'il n'y avait "pas eu de clémence particulière" à l'égard de la ministre de la Culture et de Jean-Paul Capitani : "Par définition, j'essaie de faire en sorte qu'il n'y ait pas de favoritisme". "La ville apporte son concours technique et essaie d'être le meilleur conseil", a poursuivi le maire. "L'acte de la ville, c'est de dire 'mettez-vous en conformité et vous déposerez les demandes, et on pourra régulariser si c'est possible'".