A Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen dans les Hauts-de-France, la candidate FN a obtenu plus de 60% des voix lors du second tour de l'élection présidentielle. Mais pas de quoi empêcher les jeunes des quartiers de défiler bruyamment en centre-ville dimanche soir pour fêter la victoire d'Emmanuel Macron, élu président avec 66,06 % des suffrages. Une célébration observée avec dépit par François, retraité de 75 ans : "Ils vont vite déchanter. Attendez deux minutes. Car c'est pas M. Macron qui du jour au lendemain va leur donner du boulot", lance-t-il.
Aucune confiance. Comme lui, les électeurs FN d'Hénin-Beaumont, au-delà de la déception et de la colère, assurent n'avoir aucune confiance en ce nouveau président. "Il a rien fait quand il était ministre. Pourquoi maintenant il ferait quelque chose. Moi j'y crois pas", lance un sympathisant. "Moi je me lève tous les jours à 4h du matin pour gagner 1.000 euros par mois", ajoute une habitante, persuadée que l'élection d'Emmanuel Macron n'y changera rien.
"Marine va repartir dans la bataille". Mais les militants espèrent. Ils rêvent d'une revanche sur le terrain des législatives. "Marine va surement repartir dans la bataille des législatives et je suppose qu'elle se présentera ici et je l'espère", confie une habitante. "On est sur un score supérieur aux élections régionales. Je ne me fais aucune inquiétude pour les élections législatives", ajoute Christopher Szczurek, l'un des adjoints au maire FN de la ville. Pour lui, c'est certain, c'est bien d'Hénin-Beaumont que Marine Le Pen fera son entrée à l'Assemblée nationale, en juin prochain.