Ses prises de parole sont rares. Retiré de la vie politique depuis 2011, Dominique Strauss-Kahn était de passage à Marrakech, samedi, pour assister aux débats de la World Policy Conference. Interrogé par un journaliste anglo-saxon en marge de la manifestation, l'ancien patron du FMI s'est notamment exprimé sur Emmanuel Macron et Donald Trump, avant de livrer un constat sans appel sur l'avenir du Parti socialiste, comme le rapporte le JDD.
"Macron peut faire beaucoup de changements en France". "Macron, il n'est ni de gauche ni de droite. Je voudrais qu'il soit de gauche et de droite", lance d'abord DSK, avant de se montrer plus positif à l'égard du président français. "Je crois que c'est une bonne chose que par moments, comme le fait Macron, parce que c'est l'intérêt du pays, les deux (gauche et droite, ndlr) puissent travailler ensemble". "Si Emmanuel Macron saisit bien sa chance, il peut faire en cinq ans beaucoup de changements en France qui n'ont pas existé pendant les trente précédentes années", continue Dominique Strauss-Kahn, beaucoup plus tranchant, en revanche, lorsqu'il s'agit d'évoquer le Parti socialiste.
Pas d'avenir pour le PS ? "une bonne chose". À la question : le PS a-t-il un avenir, DSK répond en effet sans ambiguïté. "Non, je crois qu'il n'y en a pas et je crois que c'est une bonne chose. Le temps est venu de renouveler le centre-gauche français. L'élection d'Emmanuel Macron a créé une sorte de tremblement de terre dans la politique française. Ce parti qui est le mien, je le dis avec un petit peu de tristesse, mais c'est comme ça, n'a pas su accompagner la mondialisation, se transformer quand le monde se transformait. Il est temps qu'il disparaisse et qu'une autre force, peut-être avec une partie des mêmes membres, apparaisse", lance-t-il.
Trump "pas adapté à cette tâche". Enfin, Dominique Strauss-Kahn s’inquiète vivement de l’action de Donald Trump à la tête des États-Unis. "Je suis inquiet de la façon dont les États-Unis ont élu un homme qui ne me semble pas adapté à cette tâche", confie-t-il, tout en assurant ne pas souhaiter porter un jugement sur un dirigeant étranger. "Je ne crois pas obligatoirement qu'il faille toujours avoir des politiciens. Il peut y avoir des gens qui viennent de la société civile pour gouverner un pays. Mais à ce moment-là, il faut quand même respecter les règles, les codes, le fonctionnement de la vie politique, ce que Trump ne fait pas". Et DSK de conclure : "Je pense que ça peut finir de façon assez dangereuse ".