Emmanuel Macron s'est rendu à Marseille, accompagné par Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Le chef de l'Etat vient suivre les avancées de l'expérimentation "école du futur", lancée en septembre 2021 avec le plan "Marseille en grand". Cette "école du futur" est un test qui prévoit de donner davantage de libertés et d'autonomie aux équipes pédagogiques de 59 écoles de la cité phocéenne.
Une opposition sur le recrutement par les directeurs d'écoles
Emmanuel Macron a expliqué qu’il souhaitait la généralisation au niveau national de ce modèle dans les prochains mois. Le point-clé, qui suscite le plus d’interrogations, est la possibilité pour les directeurs d’école de participer directement aux recrutements des professeurs.
Pour tenter de rassurer les syndicats enseignants, le chef de l’Etat a donc manié la métaphore footballistique : "On n'a jamais dit, on va se mettre à ce que tous les directeurs d'école fassent, on est dans une cité de football, donc on va dire leur propre mercato, ça ne marcherait pas. Par contre, se dire qu'on veut rebâtir le projet pédagogique au niveau d'un établissement scolaire et donner la possibilité de s'assurer que l'enseignant qui est recruté partage ce projet est très important. On a besoin sinon cela fait des gens qui subissent leur affectation"
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Le Président évoque, en somme, une évolution du modèle de l’Education nationale. Pour Emmanuel Macron, cela fait sens mais même ici à Marseille, le maire Benoît Payan, plutôt favorable à cette école du futur s’est dit opposé à ce point en particulier.
"Je veux conduire la politique de la vérité"
Le Président a également réagi à une enquête du journal l'Opinion sur la multiplication des tenues islamiques dans les établissements scolaires. Selon le quotidien, le renseignement territorial a même alerté le ministère de l'intérieur, tout comme les rectorats l’ont fait auprès du Ministère de l’Education.
Le dossier devrait être soumis à Pap Ndiaye aux côtés du Président à Marseille. Les oppositions de droite avaient dénoncé une certaine vision communautariste du nouveau ministre de l’Education. Emmanuel Macron a tenu à mettre les choses au clair.
"La politique que je veux conduire est toujours la même, celle de la vérité. Il doit y avoir aucun tabou, aucun interdit et non plus aucun fantasme. Et moi je veux la vérité, la clarté sur tous les chiffres et ensuite je veux que la loi de la République s'applique et la loi est très claire pour tous les élèves dans nos écoles. Il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient", explique-t-il.
Emmanuel Macron a promis de répondre "à toutes les situations qui ne respecteraient pas les lois de la République".