"La République doit tenir ses promesses", a déclaré le chef de l'Etat aux habitants. En déplacement à Mulhouse (Haut-Rhin), mardi, Emmanuel Macron s'est rendu dans le quartier sensible de Bourtzwiller, l'un des 47 "Quartiers de reconquête républicaine". Ce dispositif de la Police de sécurité du quotidien, mis en place en 2018, a pour but de lutter contre la délinquance et les trafics par le déploiement progressif de moyens de police supplémentaires dans les lieux ciblés. Des lieux comme Bourtzwiller, où le président de la République a décidé d'afficher sa volonté de lutter "contre le séparatisme islamiste" et la radicalisation.
Dans ce quartier, "des associations prônaient de sortir de la République, de la déscolarisation, des influences extérieures... Et ça, c'est ce que moi j'appelle le séparatisme", a expliqué le chef de l'État. "Mulhouse fait partie des quartiers où l'on avait identifié qu'il y avait de vraies difficultés", a-t-il poursuivi. "On doit lutter contre les discriminations, on doit mettre la méritocratie partout", a insisté Emmanuel Macron, interpellé par de nombreux habitants lors d'un bain de foule. "Nous sommes ici pour une ambition que nous portons avec les musulmans, qui est de lutter contre le communautarisme", a souligné de son côté le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, arrivé avant le président pour saluer les policiers du commissariat où Emmanuel Macron va déjeuner avec les forces de l'ordre.
Pas à l'aise avec le terme de "communautarisme"
La lutte menée par Emmanuel Macron est, aussi, et surtout peut-être, sémantique. Entre les termes de "séparatisme" et de "communautarisme", le chef de l'État avait tranché la semaine précédente, choisissant pour évoquer le combat contre l'influence de l'islam politique, d'user de la terminologie de "séparatisme".
"Je ne suis pas à l'aise avec le terme de communautarisme parce qu'on est dans la nation française. On peut se sentir des identités multiples, si on respecte les lois de la République et si on est tous dans la nation", défend le président de la République. "Mais quand au nom d'une religion, ou de telle ou telle influence extérieure, on dit 'là, je ne respecte plus les lois de la République', alors là ça ne va plus."
Cette "visite de terrain" est la première étape d'une séquence qui s'étendra au delà des élections municipales des 15 et 22 mars, durant laquelle le chef de l'Etat détaillera la stratégie du gouvernement contre la radicalisation et l'islam politique. Depuis le début du quinquennat, les oppositions de droite pressent Emmanuel Macron d'affirmer sa politique sur ce sujet, le taxant de laxisme.