L’ISP devra "sélectionner des profils moins déterminés socialement" que l'ENA. Lors d'une visioconférence avec quelque 600 hauts fonctionnaires à qui il présentait sa réforme de la haute fonction publique a donné la philosophie générale qui devra présider à la future école chargée de former les hauts fonctionnaires du pays. Car le président a bien confirmé la suppression de l’École nationale d’administration (ENA) - annoncé par Europe 1 jeudi matin - qui sera remplacée par une "nouvelle" école, baptisée Institut du service public (ISP). En voici les premiers contours.
Nouveaux profils et tronc commun
Première nouveauté, donc : cette école, qui restera à Strasbourg, devra diversifier son recrutement, avec des étudiants au profil sociologique plus varié et davantage issus du monde universitaire.
Pour ce qui est de la formation, l'Institut du service public disposera d'un tronc commun aux élèves des 12 autres écoles de la haute fonction publique, comme l'École nationale de la magistrature ou l'école des commissaires de police, l'ENSP (École nationale supérieure de la police). Le contenu du tronc commun n'est pas encore très précis, mais on sait qu'il portera sur des problématiques actuelles : valeurs républicaines, laïcité, inégalités, discours scientifiques.
Formation continue et passage sur le terrain
Autre nouveauté : la formation continue destinée aux hauts fonctionnaires en poste, avec notamment la création d'une "école de guerre" de la haute fonction publique, inspirée des Armées, pour sélectionner les hauts potentiels. "Je veux qu’en nous inspirant du modèle de l’Ecole de guerre, nous puissions prévoir un rendez-vous de carrière avant d’accéder à des éminentes responsabilités", a ainsi déclaré le Président.
Enfin, l’enseignement des matières fondamentales perdurera, et si le classement de sortie est maintenu, les meilleurs élèves ne pourront plus choisir une affectation dans les grands corps de l'État, mais dans des missions opérationnelles et de terrain, comme c’est déjà le cas pour le corps préfectoral. Les élèves du futur ISP rejoindront ensuite un corps unique des "administrateurs de l'État " puis seront affectés à des postes en fonction des besoins du pays.