L'ex-ministre Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les élections européennes, a figuré sur une liste syndicale étudiante aux côtés de militants d'extrême droite durant sa scolarité à Sciences Po, a révélé Mediapart. Celle qui s'appelait encore Nathalie Ducoulombier était en effet candidate, en 1984, aux élections des délégués au conseil de direction, sous les couleurs de l'Union des étudiants de droite (UED). Sur la même liste, figuraient notamment Christophe Bay, devenu depuis haut fonctionnaire et conseiller officieux de Marine Le Pen, ainsi que d'anciens militants d'extrême droite du Groupe union défense (GUD), selon Mediapart.
Loiseau reconnaît une "erreur". Interrogée par le site d'investigation à ce sujet fin mars, l'équipe de la candidate aux élections européennes a d'abord catégoriquement démenti sa participation à la liste de l'UED. Mais confrontée à un document authentifié prouvant les faits, Nathalie Loiseau a finalement elle-même admis une "erreur".
"À ce moment-là, j'ai été, d'après mes recoupements - parce que pour être tout à fait honnête j'avais complètement oublié cet épisode -, approchée pour participer à une liste qui voulait accentuer le pluralisme à Sciences Po, alors quasi inexistants, et qui cherchais des femmes. J'ai dit oui", a-t-elle expliqué à Mediapart. "Si j'avais identifié des membres du GUD sur cette liste, évidemment que je n'aurais pas accepté d'y figurer", a-t-elle précisé.
Une justification peu convaincante pour Eric Coquerel. Invité mardi sur Europe 1, le député LFI Eric Coquerel a jugé cette justification peu convaincante. "Le fait qu'elle nous explique que dans l'école où elle était à ce moment-là (ce n'était pas une collégienne), elle n'ait pas vu que c'était une liste proche du GUD… Il n'y a aucun étudiant, même les moins politisés possibles, qui ne savait pas qui était le GUD. C'est ça qui me gêne profondément : vous êtes étudiante, vous faites Sciences Po, et vous dites : 'ah, je ne savais pas que c'était l'extrême droite ?'", a-t-il développé.
Les opposants de droite et de gauche de LREM ont en outre été nombreux à ironiser sur Twitter sur cet épisode de la vie de Nathalie Loiseau, qui se présente comme rempart contre l'extrême droite aux européennes.