Emmanuel Macron arbore sa tenue de chef de guerre ce mercredi à Toulon, dans le Var. Dans un discours, il doit présenter la nouvelle revue stratégique de la France, un document dicté par la guerre en Ukraine et qui entend définir les objectifs stratégiques de la politique de défense et de sécurité du pays. Le chef de l'État sera ensuite hélitreuillé depuis le porte-hélicoptères amphibie Dixmude jusque sur le Suffren, le sous-marin nucléaire d'attaque de nouvelle génération.
Pour la première fois, l'objectif de devenir le leader mondial de la cyberdéfense en 2030 apparaît comme prioritaire. Cette compétence doit infuser dans tous les pans de la société et pas uniquement au sein du ministère des Armées, soutient-on à l’Élysée. Le public comme le privé devront être en mesure de contrer les attaques informatiques venues de Russie, de Chine ou d’Iran.
Une posture "pro-active"
La revue nationale stratégique introduit également, pour la première fois, les notions de résilience et d’économie de guerre. La doctrine française en matière d’influence va elle-aussi évoluer puisque l'Élysée veut désormais adopter une posture, sinon offensive, du moins "pro-active", assume-t-on dans l'entourage du chef de l'État. Alors que, jusqu'à présent, il s'agissait essentiellement de repousser les stratégies hybrides russes en Afrique francophone.
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Ce document qui sera rendu public à la mi-journée entend construire un modèle d’armée complète. L'objectif recherché est double : conserver la capacité de projection dans des opérations extérieures comme en Syrie ou au Sahel, tout en étant capable de faire face à un conflit de haute intensité entre deux États.
Reste néanmoins à connaître les moyens alloués pour parvenir à ces objectifs. Pour cela, il faudra patienter car l'Élysée exclut toute annonce budgétaire ce mercredi arguant que la loi de programmation militaire doit être débattue par les parlementaires d’ici à la fin de l’année.