Le gouvernement "ne laissera rien passer", a assuré vendredi Emmanuel Macron. À partir de lundi, jour de rentrée scolaire, l'abaya et le qamis seront interdits dans les établissements scolaires. La mesure, prise par le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a pour objectif de lutter contre les atteintes à la laïcité à l'école. Invitée d'Europe 1, Sonia Backès, la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, est revenue sur ce sujet, et a affirmé que "la loi, c'est pas de signe religieux à l'école donc [les jeunes filles qui portent l'abaya] ne rentreront pas".
Pourtant, la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté reconnaît que la mise en place de cette mesure sera plus ou moins difficile à faire respecter en fonction des établissements. "Il va falloir s'organiser pour que ce ne soit pas possible que ces signes religieux rentrent" à l'école. "On a des endroits dans lesquels ça ne pose pas de problème et d'autres où on a jusqu'à 150 jeunes filles rentraient tous les jours en abaya à l'école", affirme Sonia Backès.
Un "test de la République"
"Il y a donc des établissements où les proviseurs pourront facilement ouvrir le dialogue pour expliquer aux jeunes filles qu'elles ne peuvent plus rentrer en abaya et aux jeunes garçons qu'ils ne peuvent plus rentrer en qamis, et d'autres endroits où on va avoir des dizaines de jeunes qui vont arriver en abaya ou qamis." Des aides vont donc être proposées aux chefs d'établissements pour les aider à faire respecter cette mesure. "Le ministre de l'Éducation nationale a mis en place des équipes dans les établissements en difficulté, des équipes qu'on appelle 'valeur de la République'. Ce sont des équipes qui assurent les formations en matière de laïcité, pour permettre d'assurer ce dialogue", détaille-t-elle.
D'autant que, selon la secrétaire d'État, la rentrée scolaire pourrait être perturbée dans certains établissements. "Il y a eu des notes de renseignements qui montrent que sur les réseaux sociaux, des réseaux islamistes poussent à passer en force, en proposant même parfois de l'argent." Pour Sonia Backès, il s'agit d'un "test de la République" : "Ces réseaux tentent de démonter que les lois de la religion sont supérieures à celles de la République" mais "le président de la République l'a dit, on 'ne laissera rien passer' : les lois de la République, c'est la laïcité à l'école", conclut-elle au micro d'Europe 1.