L'Assemblée nationale a approuvé, mardi soir, à une large majorité l'accord de sécurité entre Paris et Kiev, malgré l'opposition de LFI et des communistes et l'abstention du Rassemblement national (RN).
À quatre mois des élections européennes, et alors que les sondages donnent une confortable avance à Jordan Bardella, le RN veut cliver le moins possible. Lors du vote à l'Assemblée, face à l'objectif assumé du gouvernement de mettre le RN en porte-à-faux sur ses rapports avec la Russie, Marine Le Pen se lève, rend hommage à Alexeï Navalny et salue la résistance ukrainienne.
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"Aux centaines de milliers de morts et de blessés causés par cette épouvantable guerre, aux millions de déplacés, aux populations civiles qui la subissent encore chaque jour. À la nation ukrainienne agressée, nous devons notre respect et notre soutien", a-t-elle déclaré.
Un esprit de rassemblement
Rassurer le plus possible, voilà l'objectif du RN, convaincu que son arrivée au pouvoir n'est plus qu'une question de temps. Pour cela, le parti mesure la portée de chaque décision. Vote favorable sur la loi immigration ou sur la constitutionnalisation de l'IVG... quitte à décevoir un électorat conservateur.
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Cette stratégie du risque minimum est assumée : "Nous ne sommes plus dans une logique de clivage, mais bien dans un esprit de rassemblement", confie un membre du parti. La tactique semble payante malgré la concurrence de Reconquête !, le parti d'Eric Zemmour, soucieux lui de cibler un électorat davantage en quête de radicalité.