Plusieurs ex-compagnes de l'ancien secrétaire national d'EELV Julien Bayou témoignent, dans le media Reporterre, de relations difficiles avec lui, certaines évoquant des violences psychologiques, un comportement d'emprise, ce que nuancent d'autres. Sollicité par l'AFP, Julien Bayou n'a pas souhaité s'exprimer.
"Il jouait avec ma mémoire"
Après des accusations de violence psychologique contre un de ses ex-compagnes, lancées par la députée écologiste Sandrine Rousseau sur un plateau télé le 19 septembre, le député de Paris, qui conteste les faits qui lui sont reprochés, a démissionné de son poste de secrétaire national d'EELV et de son poste de co-président du groupe des députés EELV.
Aucune plainte n'a été déposée et aucune enquête judiciaire n'est ouverte, mais la cellule contre les violences aux femmes d'EELV s'est saisie de l'affaire. Julien Bayou n'a toujours pas été auditionné, précise son entourage.
Dans Reporterre, sa principale accusatrice s'exprime pour la première fois, sous couvert d'anonymat, et raconte sa relation: "Il me disait que je l'obnubilais, puis disparaissait, revenait, me faisait grimper sur les toits de Paris pour une soirée ô combien romantique sous les étoiles. Il me disait qu'il n'y avait qu'avec moi qu'il se sentait comme ça, qu'il n'avait jamais connu ça, puis il disparaissait de nouveau".
"Il jouait avec ma mémoire, sur ce qu'il me disait, sur ce que j'avais entendu", poursuit celle qui a fait deux tentatives de suicide. Elle raconte aussi ses infidélités, souvent avec des militantes écologistes, que rapportent aussi d'autres anciennes petites amies, souvent sous couvert d'anonymat.
"Il a la réputation de tromper ses compagnes"
"Cette situation entretenait un état de fébrilité chez moi, dont il était parfaitement conscient. Je n'en dormais plus, il me poussait à des extrêmes, émotionnellement parlant", explique l'une d'elles, affirmant avoir fait "une dépression" à l'issue de leur relation.
Mais d'autres ex-compagnes ont nuancé ces accusations, assurant ne jamais avoir été sous son emprise. "Bien sûr, il a la réputation tout à fait justifiée d'être séducteur, d'avoir de nombreuses conquêtes et de tromper ses compagnes, mais cela n'en fait pas pour autant quelqu'un de mauvais ou une proie à abattre médiatiquement", explique ainsi l'une d'entre elles.
Avec 23 députés à l'Assemblée, EELV espérait bien s'imposer dans le débat politique, au moment où l'enjeu écologique est devenu une priorité. Mais, à quelques semaines d'un congrès prévu le 10 décembre, les accusations portées contre Julien Bayou ont provoqué une déflagration qui a touché tout le parti.