Devant les députés, Gérard Collomb devra lever la main droite pour jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale dans le cadre de l’Affaire Benalla, le ministre de l’intérieur est invité lundi matin à faire la lumière sur ce qu’il savait ou non, alors qu’un proche d’Emmanuel Macron a été mis en examen dimanche soir pour "violences en réunion".
Un ministre tenu dans l'ignorance ? Pour préparer sa défense, le locataire de la place de Beauvau a demandé à ses services de lui faire remonter toutes les informations sur cette journée du 1er mai, lors de laquelle Alexandre Benalla, participant à une opération de police, a été filmé en train de frapper un manifestant, mais aussi sur la suite des événements. "Lui aussi a découvert des choses au fur à mesure", assure un proche du ministre.
La balle dans le camps de l'Elysée ? Gerard Collomb devra répondre aux multiples interrogations de l’opposition. Pourquoi n’a-t-il pas alerté la justice ou la police des polices dès le mois de mai ? Il a en effet été établi qu’il avait été informé des événements du 1er mai dès le lendemain. "Il a passé l’info à l’employeur d’Alexandre Benalla", à savoir l’Élysée, défend le cabinet du ministre.
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Appels à la démissions. Gerard Collomb aurait déjeuné samedi à l'Élysée avec le chef de l’Etat et la garde des Sceaux. Ses proches assurent qu’il est en lien avec le président plusieurs fois par jour, comme d’habitude, et peut-être plus encore à l’heure où une partie de l’opposition réclame sa démission. "Cela le touche évidemment", glisse un proche qui dédramatise aussitôt : "Ce n’est pas la première fois qu’on appelle à sa démission".