Le nouveau ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, accusé de viol par deux femmes, s'est défendu publiquement lundi après-midi et a exclu de démissionner. Une affaire qui empoisonne les débuts du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, à trois semaines des élections législatives. "Pour le moment la règle de droit, c'est la présomption d'innocence", a lancé l'ancien Premier ministre désormais président de la Fondation pour la prospective et l'innovation, Jean-Pierre Raffarin, sur Europe 1 mercredi.
Damien Abad peut-il rester au gouvernement ?
"Tant qu'il n'y a pas de procédure de justice, il ne faut pas démissionner", a poursuivi Jean-Pierre Raffarin. "Ça veut dire autrement que sur tout responsable, vous pouvez monter n'importe quelle opération de manipulation, je ne dis pas que l'opération soit de manipulation et je ne dis pas que les faits ne sont pas graves. Au contraire, les faits seraient très graves s'ils étaient avérés. Mais tant qu'on n'a pas la vérité, il faut être très, très prudent."
Invité d'Europe Matin mardi, le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait lui affirmé que le chef de l'État ainsi qu'Élisabeth Borne savaient. Ils "l'ont nommé en pleine connaissance de cause", avait-il affirmé.
"Il n'y a rien de plus cruel que d'être accusé de terribles crimes de cette nature quand on est innocent", a souligné Jean-Pierre Raffarin. L'ancien Premier ministre avait réagi sur les réseaux sociaux à l'annonce du gouvernement écrivant : "Un gouvernement de pros. La matière est là, il reste l'œuvre."