L'enquête pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance qui vise Gérald Darmanin ne l'a pas empêché d'être nommé au poste de ministre de l'Intérieur, dans le gouvernement de Jean Castex. L'Élysée a en effet estimé que cela ne représentait "pas un obstacle" à sa désignation. Le dossier, dans les mains de la justice depuis trois ans, a connu moult rebondissements judiciaires. Rappel.
Une plainte qui remonte à 2009
La première plainte visant Gérald Darmanin est celle de Sophie Patterson-Spatz, une femme qui l'accuse de viol. Les faits remontent à 2009. À cette époque, il est chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP et la trentenaire s'adresse à lui pour effacer de son casier judiciaire une condamnation pour harcèlement. Gérald Darmanin l'aurait assuré de son soutien auprès du ministre de la Justice.
En échange, Sophie Patterson-Spatz avait, dit-elle, "dû passer à la casserole". Entendu en 2018, l'ex-ministre du Budget avait reconnu une relation "librement consentie" avec son accusatrice et l'enquête avait été classée sans suite par le parquet de Paris.
Nouvelles auditions à venir
Quelques mois plus tard, c'est une juge d'instruction qui prononçait, à son tour, un non-lieu sans relancer les investigations. Une décision contestée par la plaignante qui, il y a moins d'un mois, a obtenu la réouverture d'une information judiciaire avec reprise de l'enquête. De nouvelles auditions sont à venir, avec, cette fois-ci peut-être, une confrontation entre Sophie Patterson-Spatz et celui qui vient d'être nommé à l'Hôtel de Beauvau.