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Mayalène Trémolet
Le maintien en détention provisoire du policier marseillais accusé d'avoir gravement blessé le jeune Hedi en marge des émeutes, décidé jeudi après-midi par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, n'a pas manqué de faire réagir. De nombreux policiers - qui soutiennent leur collègue - mais aussi les membres de la classe politique se sont positionnés sur le sujet.

Cet agent de la BAC devrait donc rester en prison au moins jusqu'à la fin du mois afin de prévenir toute concertation avec ses trois collègues, également mis en examen dans l'affaire Hedi, ce jeune homme blessé lors des émeutes il y a un mois à Marseille. Durant son audience ce jeudi, le policier a finalement reconnu un tir de LBD ce soir-là. Son maintien en détention provisoire indigne de nombreux policiers. Et la nouvelle n'a pas non plus manqué de faire réagir la classe politique.

Malaise des policiers

À droite comme à gauche, la question n'est pas tant celle du policier de Marseille que le symbole de la détention provisoire. Selon la députée LFI Aurélie Trouvé, le problème réside surtout dans le statut juridique des policiers. "Tout agent public qui utilise son autorité, d'autant plus avec les armes pour commettre un crime ou un délit, consiste évidemment en des circonstances aggravantes. On pense qu'il ne faut surtout pas une fuite en avant dans le fait de donner encore aux policiers des permis de tuer supplémentaires", déclare-t-elle.

À l'inverse, à droite, on craint après cette décision une augmentation du malaise au sein des forces de l'ordre, selon le député Les Républicains Philippe Gosselin. "Les forces de l'ordre ont tout notre soutien. On est dans un climat anti forces de l'ordre vraiment insupportable. Il y a des policiers fautifs. Ils doivent relever, le cas échéant de la justice. Mais qu'on arrête de jeter l'opprobre sur toute une corporation", s'indigne-t-il.

Si le mouvement de contestation des policiers s'est essoufflé ces derniers jours, plusieurs d'entre eux continuent à déposer des arrêts maladie dans certains commissariats et une grande partie des syndicats appellent à un débat sur le traitement judiciaire des forces de l'ordre.