Le patron démissionnaire d'EELV Julien Bayou, visé par des accusations de violences psychologiques envers une ex-compagne, veut se "défendre" mais dans "une procédure contradictoire", a réclamé lundi son avocate Marie Dosé, fustigeant une "instrumentalisation politique". "Ce vulgaire déballage est indigne d'une société aussi avancée que la nôtre. Et Julien Bayou constate, avec amertume et colère, l'instrumentalisation du juste combat contre les violences sexuelles et sexistes à des fins politiques".
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"Personne n'ignore que le congrès des écologistes se tient en fin d'année, l'ambition politicienne ne saurait justifier toutes les croisades", a-t-elle ajouté.
"Bayou n'a jamais exercé la moindre violence psychologique"
Julien Bayou, qui a quitté lundi ses fonctions de secrétaire national d'EELV, "attend de son parti qu'il mette tout en œuvre pour que lui, et d'autres, puissent se défendre (...) dans le cadre d'une procédure contradictoire", a dit son conseil lors d'une conférence de presse. "Julien Bayou n'a jamais exercé la moindre violence psychologique à l'égard de ses compagnes", affirme-t-elle. Les faits qui lui sont reprochés ne sont pas clairement connus, aucune plainte n'a été déposée et aucune enquête judiciaire n'a été ouverte.
L'affaire avait été révélée en juillet, quand la cellule interne d'EELV sur les violences et harcèlements sexuels, a été saisie. Elle a pris un nouveau tournant la semaine dernière, lorsque la députée Sandrine Rousseau l'a accusé de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes", et a expliqué avoir "reçu longuement" chez elle une ex-compagne "très déprimée". Elle avait aussi déclaré qu'"elles sont manifestement plusieurs" à être concernées par ces comportements.
Julien Bayou devrait s'exprimer dans les prochains jours
"A quatre reprises, Julien Bayou a demandé par écrit à être auditionné devant cette cellule, ce qui lui a été purement et simplement refusé", a tancé Marie Dosé. Il doit "au moins savoir ce qui lui est reproché", a-t-elle demandé.
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Elle a souligné que son client, "qui s'exprimera dans les prochains jours", ne l'avait pas désignée "pour attaquer pour déposer des plaintes pour diffamation" : "Si pour que l'instrumentalisation de certaines paroles, de certaines souffrances (...) cesse, on multiplie les procédures en justice, je ne sais pas comment on va s'en sortir". Cette démission ajoute une dose de chaos au sein d'EELV, où un référendum interne pour simplifier l'organisation et adapter le parti à la "conquête du pouvoir", soutenu par la direction, a été rejeté ce week-end par les adhérents.